dimanche 25 octobre 2015

Le Chaos Rampant

Samedi 21 avril 2012

Beaucoup de choses sont sur le point de se terminer : Les vacances de Pâques (nous reprenons les cours la semaine prochaine), le mandat de notre actuel Président de la République (le 1er tour des élections présidentielles aura lieu demain), l'exposition de Jean-Michel et de ses amis (qui fermera ses portes dans quelques heures)... et, si on en croit les rumeurs relayées par les adeptes de la Secte, très bientôt le Monde lui-même va connaître sa Fin !

Comme c'est la Nouvelle Lune ce soir, nous décidons de veiller une partie de la nuit afin de guetter le moindre signe d'une attaque de Tellus ; mais, de même qu'il ne s'était rien passé il y a 15 jours lors de la dernière Pleine Lune, aucun phénomène surnaturel ne se produit. Je suis même rassuré de constater que les membres de la Secte rassemblés sur la place du Capitole ne sont pas plus agités que d'habitude.


Dimanche 22 avril 2012

À mon réveil, je constate que je m'étais trompé ; il s'est bien passé quelque chose d'inhabituel cette nuit : Nous avons tous rêvé de Corinne !

Dans notre rêve, Corinne s'excusait pour son échec : Même si Tellus a accepté de reconnaître son Ombre et a fusionné avec elle, ses projets n'ont pas changé pour autant car le nombre de personnes désespérées dépasse le nombre de personnes ayant gardé espoir !
Il ne reste désormais qu'une quinzaine de jours avant que Tellus ne brise la frontière entre les deux mondes et ne détruise l'Humanité !

On se retrouve chez Ethan en début d'après-midi afin de décider de ce que nous allions faire.
Si Corinne a pu nous contacter en rêve, c'est que la fusion avec Tellus n'a pas été totale : Nous sommes persuadés qu'il est possible d'arracher notre amie à l'influence de la Déesse et de la sauver en même temps que nous sauverons le Monde ; nous regrettons d'avoir laissé Corinne se sacrifier, et nous nous rattachons tous à l'espoir qu'il est possible de corriger cette erreur. Notre détermination permet au Lien Social du Jugement d'atteindre son rang maximal et nous permet de créer sa forme ultime, la Persona Lucifer !
Nous sommes néanmoins confrontés à un obstacle de taille : Comment nous rendre à la Cité Souterraine étant donne que le trafic du métro est interrompu par la prolifération des racines ?
« Peut-être qu'Igor pourra nous aider ? »

Nous décidons donc de nous rendre à la place du Capitole afin d'accéder à la Velvet Room ; j'ai l'impression que les membres de la Secte sont de plus en plus nombreux. Même leur Grand Gourou, Ryan Le Photat, est présent !
C'est la première fois que nous le voyons en vrai, même s'il se trouve à un bonne dizaine de mètres de nous ; Adonis trouve qu'il ressemble à un chanteur dont il a oublié le nom.
Je suis soulagé de ne remarquer aucun visage familier parmi les membres de la Secte, ça m'aurait fait mal au cœur de voir un de mes amis parmi eux.

Nous entrons donc dans la Vevlet Room et expliquons notre problème à Igor ; à ma grande surprise, le maître des lieux nous annonce qu'il est bel et bien en mesure de nous aider à regagner la Cité Souterraine !
« Il existe de nombreux accès menant au Monde de l'Inconscient Collectif... Celui que vous aviez l'habitude d'emprunter est actuellement indisponible. Mais il existe d'autres façons de se rendre dans l'autre Monde... Bien, le moment est venu de redémarrer la Velvet Room. Lisbeth ? » 
La jeune assistante ouvre le Compendium : Une sphère de lumière étincelante lévite au dessus des pages ouvertes.
Igor : « Cette lumière est la manifestation du pouvoir de vos Liens Sociaux. Je vois que vous avez bien suivi mes conseils et que vous avez cultivé avec soin de nombreuses relations ; des personnes qui comptent beaucoup pour vous... des personnes qui comptent beaucoup sur vous... C'est aussi pour toutes ces personnes que vous vous battez, c'est pour les sauver que vous êtes prêts à risquer vos vies afin de sauver le Monde. Une bien lourde responsabilité, ma foi... Mais, loin d'être un fardeau, ces Liens sont en réalité une force. C'est grâce à ces Liens que vous pourrez tirer le meilleur de vos Personas, et c'est grâce à eux que vous allez pouvoir ouvrir le chemin qui vous conduira à votre combat final. »
Lisbeth : « Velvet Room, en avant !!! »
La sphère grossit et émet une lumière aveuglante. Nous ne voyons plus rien, mais sentons soudain la rame de métro vibrer et l'entendons se mettre en route ; la lumière s'estompe, et nous pouvons constater de nos propres yeux que la Velvet Room est bien en train d'avancer dans le tunnel qui l'entoure.

Igor reprend : « Comme je vous l'ai dit, cet endroit se trouve entre le rêve et la réalité... Vous n'êtes ici qu'en esprits, vos corps sont toujours dans le Monde Réel, immobiles devant la porte de la Velvet Room, et le temps s'est figé pour les autres êtres humains. Lorsque nous serons arrivés à destination, vos enveloppes corporelles seront transportées dans le Monde de l'Inconscient Collectif et vous pourrez alors livrer votre ultime combat. Vous disposerez d'une seule heure pour mener à bien votre mission : Passé ce délai, le temps reprendra son cours dans le Monde Réel, et si vous n'êtes pas revenus me voir d'ici là vos corps ne pourront pas être restitués à leur place d'origine. » 
Ethan : « Cela veut dire que si on était dans le champ de vision de quelqu'un au moment où on a franchi la porte de la Velvet Room, cette personne nous verra disparaître d'un coup lorsque le temps reprendra son cours, c'est ça ? »
Igor : « C'est exact. Néanmoins, vous pourrez toujours utiliser la sortie habituelle : Vos corps réapparaîtront alors à minuit sur la place du Capitole, comme ça a été le cas pour chacune des personnes que vous avez délivrées. »
Samir : « On va quand même essayer de ne pas se faire remarquer, si quelqu'un nous voit disparaître d'un coup ça risque de semer la panique. »
Mouais, enfin, vu ce qu'il se passe en ville ces derniers jours, je pense qu'on n'est plus à ça près... ^^

Le métro continue son avancée et, au bout de ce qui nous semble être une bonne dizaine de minutes, commence à ralentir.
Igor : « Nous sommes presque arrivés au Terminus. » 
Au moment où le métro est sur le point de s'arrêter, la lumière s'éteint et se rallume aussi sec : L'aspect de la Velvet Room a complètement changé !
Igor et Lisbeth ne sont plus là, la couleur bleu nuit a été remplacée par un rouge sang, et des centaines de masques blancs à l'expression torturée tapissent la paroi du tunnel et semblent nous observer à travers les vitres tandis que le métro avance au ralenti.
Une voix masculine, inhumaine, surgit des hauts parleurs : « Vous qui entrez, laissez toute espérance. »
Puis la lumière s'éteint et se rallume à nouveau, et nous retrouvons la Velvet Room telle que nous la connaissons.
Samir : « La phrase que nous venons d'entendre... C'est une citation de Dante, tirée de La Divine Comédie... C'est ce qu'il y a écrit sur la porte des Enfers. »
Igor : « Veuillez nous excuser pour cette interférence. Il semblerait qu'une certaine personne ait décidé une fois de plus de faire dévier le cours du Destin. La rencontre me semble inévitable, mais aussi déplaisante soit-elle, elle vous fournira toutes les réponses qui vous manquaient. Allez de l'avant, mes jeunes amis, et ne perdez jamais de vue ce qui fait la force de vos cœurs. »
Lisbeth : « Bonne chance. »
La porte s'ouvre, nous sommes happés par une lumière bleutée, et nous nous retrouvons à l'entrée de la Cité Souterraine, devant la porte en bois de la Velvet Room.

Nous entendons la voix d'Igor dans notre tête : « N'oubliez pas : Vous disposez désormais d'une seule heure pour revenir ici, passé ce délai le temps reprendra son cours dans le Monde Réel et aux yeux de tous vous aurez disparu ! » 

L'endroit a quelque peu changé depuis notre dernière visite : Les racines de l'arbre central ont envahi toute la ville, traversant en de nombreux endroit les bâtiments déjà en ruine. Quant au feuillage de l'arbre, il s'étend sur toute la surface du plafond, occultant totalement le béton qui recouvre la Cité tel un couvercle. Les papillons dorés invoqués par Corinne continuent à fournir un éclairage suffisant pour distinguer les environs.

Samir se dévoue pour nous servir de Guide ; même s'il s'est visiblement beaucoup entraîné aux côtés d'Ethan et d'Alain, il a le sentiment qu'il sera plus utile à ce poste stratégique que sur le terrain ; j'apprends au passage qu'il ont tous les trois affronté Lisbeth en duel et remporté le défi (étant donné que le donjon du Serpentaire n'était plus accessible, le combat a eu lieu dans une autre Velvet Room en forme de colisée).
Samir invoque Ulysse et scanne les lieux : « Il n'y a aucune Ombre dans les rues de la Cité, par contre je ressens la présence de Tellus enterrée profondément au pied de l'arbre. »
Il décide donc de suivre avec nous la rue principale et de nous accompagner jusqu'au bâtiment central.
À droite de la mosaïque, assis sur une des racines géantes de l'arbre, se trouve... le Gourou de la Secte des adorateurs de Tellus !!!
Ce dernier semble nous ignorer.

« L'heure est enfin venue. Ce combat marquera la fin de notre petit jeu, Philemon. »
Un des papillons de lumière volant sur le côté gauche de la mosaïque se transforme alors en sphère de lumière dorée ; la lumière devient de plus en plus vive, avant de s'éteindre : À la place du papillon se trouve désormais un homme masqué.
« Ne pense pas avoir déjà gagné. Je crois au potentiel de ces jeunes gens. »
Nous reconnaissons sa voix : C'est lui qui nous a conseillé lors de la soirée de clôture de l'exposition de Charles Tinople.
Philemon, le maître d'Igor !
Le Gourou éclate de rire : « Ah ah ah ! Tout comme tu croyais en cette pseudo déesse, Cérès ? Pourtant, malgré toute l'aide que tu as pu lui apporter, elle a échoué. Il faut dire que j'ai veillé personnellement à contrecarrer l'éventuelle influence qu'elle aurait pu avoir sur Tellus en créant cette Secte de toutes pièces. »
Le regard du Gourou quitte Philemon et se pose sur nous : « Eh oui, je suis l'unique responsable de l'échec de votre amie "Corinne" : J'ai fait en sorte que le nombre de personnes partageant le souhait de destruction de Tellus ne cesse d'augmenter, et c'est pour cela que Cérès n'a pas réussi à la convaincre qu'il restait de l'Espoir dans le cœur de l'Humanité ! Mais je dois avouer que je dois cette victoire avant tout à ma pièce maîtresse... »
Le Gourou change d'apparence : Il a maintenant les traits, les vêtements et la voix de Saturnus, l'Ombre d'Alain ; il fixe son original dans les yeux : « Saturnus t'a menti quand il a dit que tu étais l'Élu, c'était juste une manœuvre de sa part pour te manipuler... Mais pourtant il avait tort : Pour moi tu es bel et bien l'Élu, la Pièce Maîtresse de mon plan ! Je t'ai choisi après avoir vu la noirceur qui se terrait dans ton cœur ; j'ai senti ce désir de destruction que tu portais en toi, et je me suis dit que cela donnerait forcément naissance à une Ombre particulièrement dangereuse, une Ombre capable de servir ma cause. »
L'individu change une nouvelle fois d'apparence et prend désormais l'aspect de Charles Tinople : « Tout ce que j'avais à faire, c'est t'envoyer dans le Monde de l'Inconscient Collectif ; j'ai donc fait en sorte qu'un artefact capable de donner à un être humain le potentiel d'invoquer sa Persona se retrouve parmi les objets archéologiques que tu étudiais... »
Le faux Charles tourne la tête en direction de Philemon : « Tu ne trouves pas ça ironique ? Un masque fabriqué par tes propres adorateurs, qui au final sert la cause de ton rival ! »
Son regard se pose à nouveau sur Alain : « Mais faire en sorte que tu obtiennes le potentiel n'était pas suffisant : Il fallait aussi que je te conduise jusqu'à l'une des nombreuses entrées vers l'autre Monde, au bon endroit et au bon moment. J'ai planifié toute une série d'évènements pour t'obliger à prendre le métro adéquat peu avant minuit, et c'est comme cela que tu as pu te retrouver dans le Monde de l'Inconscient Collectif et que la noirceur dans ton cœur a pu s'incarner en Ombre. Je savais déjà comment tu allais réagir face à ton double, je savais que tu le prendrais pour un Dieu et deviendrais son serviteur, et que par ton aide il serait en mesure d'agir sur le Monde Réel... »
« Mais quel connard ! » laisse échapper Adonis.
Alain serre les poings. Il est fou de rage d'apprendre qu'il a été manipulé de la sorte : « Bon sang mais qui es-tu à la fin ?! »
L'individu éclate à nouveau de rire et change plusieurs fois d'apparence : Ethan, Adonis, Julia, Samir, moi-même (!!!), Jean-Michel, Corinne... Puis reprend les traits du Gourou.
C'est finalement Philemon qui répond à la question d'Alain : « Il est celui qui a plusieurs visages et qui n'en a aucun... L'incarnation du potentiel destructeur de l'Inconscient Collectif... Le Chaos Rampant : Nyarlathotep ! »
Nyarlathotep révèle alors sa vraie forme : Une entité sombre et tentaculaire, sans visage, mais dont le corps est couvert de cavités à l'intérieur desquelles se trouvent des masques blancs.
Philemon poursuit : « Lui et moi nous opposons depuis des siècles : Alors que je suis persuadé que l'Humanité est capable de s'élever et d'atteindre l'illumination, lui est au contraire persuadé que l'Humanité causera sa propre perte ! Mais contrairement à moi, qui ai décidé de croire en votre potentiel et me refuse à intervenir directement, Nyarlathotep n'a aucun scrupule à agir dans votre Monde en usant de toutes les tromperies possibles pour vous guider sur la mauvaise voie ! »
Nyarlathotep prend l'apparence d'Igor : « Ne te donne pas le beau rôle : Pour toi aussi, tout ceci n'est qu'un jeu ! Et je crois moi aussi au potentiel de l'humanité – son potentiel destructeur, bien entendu ! – ; je me contente juste de donner un petit coup de pouce, tout comme tu le fais par le biais de tes serviteurs... »
Nyarlathotep reprend les traits du Gourou : « Mais n'ayez crainte : J'ai fait ce que j'avais à faire, je ne compte pas interférer d'avantage avec votre "mission". Je ne vous empêcherai pas d'atteindre Tellus, et je vais même au contraire vous ouvrir le passage pour que vous puissiez l'affronter : Après tout, votre défaite certaine suite à un combat loyal face à la Déesse ne rendra ma victoire que plus éclatante ! »
Il tend le bras en direction de la mosaïque, et cette dernière se désintègre.
Philemon : « Ne vous laissez pas décourager par ses paroles ; je crois en vous, tout comme le faisait Corinne. Bonne chance ! »
Les deux hommes disparaissent, nous laissant seuls devant l'escalier qui va nous conduire jusqu'à Tellus et l'affrontement final...

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