mardi 23 décembre 2014

Le donjon du Lion

Une fois arrivés sur la place du Capitole alternative, nous constatons la présence de deux nouveaux cercles lumineux : Un vert autour du signe des Gémeaux, et un rouge autour de celui du Lion. Il ne reste désormais plus que deux signes du zodiaque non éclairés : Le Scorpion et la Balance.

Nous décidons d'explorer le donjon du Lion ; ce dernier ressemble à une route de bitume bordée de platanes, le tout en lévitation dans un ciel bleu azur ; en levant les yeux, nous voyons les étages suivants suspendus dans les airs, reliés les uns aux autres par des colonnes des verre au travers desquelles circulent des ascenseurs circulaires. Des murs invisibles nous empêchent de couper à travers les rangées de platanes. Il y a aussi de nombreux panneaux indicateurs portant des prénoms féminins à la place de noms de villes ; la distance indiquée est toujours supérieure à 10 000 km.
« "Stéphanie, 83 542 km"... C'est n'importe quoi, ça représente plus de 2 fois le tour de la Terre ! » fait remarquer Adonis. Je lui rappelle que l'on n'est pas sur Terre mais dans le Monde des Ombres, et que les choses sont différentes ici (et semblent parfois échapper à toute logique).

Encore une fois, c'est moi qui assume le rôle de guide.
Allez, encore une dizaine de jours et je serai débarrassé de ce plâtre !
J'ai hâte de pouvoir participer à nouveau aux combats ; enfin, avec un peu de chance, d'ici à ce que j'aie fini ma rééducation, toute cette affaire sera peut-être déjà derrière nous : Ethan vient de risquer sa vie pour obtenir des informations sur le modus operandi du responsable des enlèvements, j'espère que cela va nous aider à mettre un terme définitif à ses agissements.

Au cours de l'exploration, mes camarades essaient tant bien que mal de ne pas se laisser ralentir par les flaques de goudron gluant qui jonchent la route.
Une fois arrivés au troisième étage, ils affrontent le gardien de milieu de donjon, un imposant lion noir faisant plus de 2 mètres de haut. Comme d'habitude, cet adversaire ne fait pas le poids face au pouvoir de leurs Personas.

Mes amis explorent le reste de l'étage à la recherche d'un téléporteur à activer, et se retrouvent nez à nez avec un homme aux cheveux blonds portant le masque vert de la Roue de Fortune.
Ça ne fait aucun doute : C'est le double d'Ethan !
« C'est un téléporteur que vous cherchez ? J'ai décidé que vous n'aviez plus besoin de coup de pouce, je n'en ai fabriqué que deux cette fois : Un à l'entrée du donjon, et l'autre au dernier étage. »
Quoi ?! C'est le double d'Ethan qui a créé ces machines ?
« Jusqu'à présent je vous trouvais divertissants, et j'ai fait en sorte de vous faciliter la tâche pour que vous ne mourriez pas trop vite... Mais ce petit jeu a assez duré, il est temps que vous cessiez de contrecarrer les plans du Maître ! »
Puis l'Ombre disparaît.

L'absence de raccourci est une mauvaise nouvelle, mais cette rencontre nous rassure néanmoins sur un point : Des deux donjons possibles, nous avons visiblement choisi le bon du premier coup.
Tiens bon, Ethan, on arrive !

N'ayant plus rien à faire dans cet étage, mes compagnons d'arme empruntent l'ascenseur pour atteindre le quatrième.
L'ambiance y est légèrement différente : La route est crevassée, les platanes ont été remplacés par des saules pleureurs, et le ciel est en train de virer au gris.
C'est alors que je réalise que le gardien du donjon se trouve juste à l'étage du dessus.  
Quoi, déjà ?!

En plus des combats, mes camarades sont confrontés à une série d'énigmes pour accéder au dernier ascenseur : En plaçant au bon endroit les panneaux de signalisation qu'ils ont ramassés dans l'étage, ils font apparaître des coffres et des passages secrets. C'est en remplaçant un panneau "sens interdit" par un panneau "circulation en sens unique" qu'ils finissent par faire apparaître le chemin menant au dernier étage du donjon.

Une fois au cinquième, mes amis suivent la route jusqu'à la "salle" centrale (le mot "place" serait peut-être plus approprié, vu l'aspect du donjon).
Au milieu de cet endroit se dresse un poteau rempli de panneaux portant l'inscription "Chez moi - ?????? km" pointant dans toutes les directions.

« Au fond, où c'est, chez moi ? Y a-t-il seulement une ville en ce bas monde que je puisse considérer comme étant MA Ville ? »
Le double de JM surgit de derrière le poteau ; bien qu'il porte le masque rouge et bleu de la Tempérance, on le reconnaît à ses cheveux longs. Il porte un T-shirt imprimé représentant la terre vue depuis la lune (le bas du t-shirt représente le sol lunaire et ses cratères).
« Depuis tout petit, je suis ballotté de ville en ville au gré des mutations de mon père. Et dans quelques mois ma famille va encore devoir déménager pour aller vivre à Lyon. 
Mais même s'il y a une École d'Art là-bas encore plus réputée que celle de Toulouse, je n'ai pas envie de partir. 
Ce n'est pas que j'aime particulièrement Toulouse, c'est juste que j'ai envie de me poser, d'arrêter de déménager et de devoir m'habituer à un nouvel environnement tous les 3 ou 4 ans. 
Je serai majeur dans moins d'un mois, donc rien ne m'oblige à suivre mes parents. Mais pour rester ici, il me faut une bonne raison. Une bonne raison... comme une petite-amie, par exemple ! 
Oui, si je sors avec Diane, j'aurai enfin quelque chose qui me rattache vraiment à cette ville ! 
Enfin, Diane... ou n'importe quelle autre fille ! Du moment qu'elle est ni trop grosse ni trop moche, n'importe quelle fille fait l'affaire. Du moment que je peux coucher avec et qu'elle me sert de raison pour rester à Toulouse, ça me va ! 
C'est pour ça que j'ai accepté de sortir avec Diane, même si je sais pertinemment que ce n'est pas la femme de ma vie. Du coup je vais continuer à me chercher une autre copine dans son dos, pour toujours avoir une raison de rester ici même quand on aura rompu. 
 ... 
Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous trouvez mes paroles déplacées ? Vous me trouvez irrespectueux envers les femmes ? Je vous dégoûte ? 
C'est vrai, je suis méprisable. Celui que vous considérez comme un compagnon d'armes, comme un ami, est méprisable. Ces pensées sont les tiennes, Jean-Michel ; je le sais, car je suis Toi ! »
« Mais je l'aime, Diane ! Qu'est-ce qu'il vient me faire chier, celui-là ?! »

Ce ne sont évidemment pas les mots qu'attendait le faux Jean-Michel de la part de son original, et les conséquences ne se font pas attendre : Le double absorbe toutes les Ombres du donjon et se transforme en une version testostéronée d'Anubis, pleine de muscles et de poils, dont l'entrejambe est caché par un panneau routier portant l'inscription "Danger : Super Macho" ; il tient dans ses mains non pas une balance à plateaux mais un pèse-personnes rectangulaire à aiguille orné du masque de la Tempérance.
« Je suis une Ombre... Le vrai Moi... Tout le monde a besoin d'un endroit où se sentir chez soi. J'espère que vous aimez ce donjon... car ce sera votre dernière demeure ! »
Bien que très affaibli par la transformation de son Ombre, Jean-Michel participe malgré tout au combat. Et c'est finalement lui qui porte le coup de grâce avec une attaque de feu de sa Persona Seth.

Le double reprend sa forme d'origine. Jean-Michel finit par reconnaître que jusqu'à présent il avait tendance à draguer tout ce qui bouge, mais que maintenant qu'il est avec Diane les choses ont changé ; cela faisait longtemps qu'il avait des vues sur elle, et le fait qu'elle aussi s'intéresse à lui est comme un rêve qui se concrétise. Il a en effet l'intention de rester à Toulouse car c'est dans cette ville que Diane vit.
L'Ombre semble satisfaite par les paroles de JM : Elle sourit, se désintègre en particules de lumière blanche, et fusionne avec Anubis pour la transfigurer... La Persona Unique de Jean-Michel est désormais Thémis, la déesse de la Justice, une jeune fille aux yeux clos et au corps métallique bleu, qui tient une balance dans une main et une épée dans l'autre.
Mes amis trouvent le téléporteur dont avait parlé le double d'Ethan ; ils constatent que cet appareil porte le logo de G SYSTEM, mais inversé. Après l'avoir activé, ils me rejoignent à l'entrée du donjon.

Julia propose que l'on rentre chez nous pour permettre à Jean-Michel de récupérer, mais ce dernier nous assure qu'il est en état de se battre et insiste pour que l'on délivre Ethan le plus tôt possible. Nous lui laissons quand même quelques minutes pour qu'il puisse récupérer de l'évolution de sa Persona, et en profitons pour discuter un peu.
Il nous apprend qu'il ne s'était pas douté un seul instant que ce donjon puisse être le sien, tout comme nous il pensait réellement que c'était ici qu'Ethan était emprisonné.
« En même temps, je trouvais ça bizarre, tous ces prénoms féminins dans le donjon d'Ethan. Je veux dire... C'est Ethan, quoi ! »
« Maintenant que tu le dis, Adonis, c'est vrai que moi aussi je trouvais ça étrange... Mais après on ne sait pas tout de lui, il a beau aimer les garçons, peut-être qu'il y a eu des filles qui ont compté dans sa vie... »
« Oui, peut-être qu'il a eu des petites-amies avant d'assumer son homosexualité. »
Un frisson parcourt l'échine de Jean-Michel : « Dites, vous croyez que son donjon aura un rapport avec sa sexualité ? Genre... Avec plein de mecs à poil ? »
Son inquiétude amuse Julia : « Oh, ça va, tu t'en remettras : C'est pas comme si tu n'avais jamais vu d'hommes nus... Tu en as même dessiné en cours, souviens-toi de Yan ! »
« Non, justement, je ne veux pas m'en souvenir ! Je me suis bien fait avoir le jour où j'ai décidé de te suivre à ce cours ! »
Nous repensons à cette anecdote, et éclatons tous de rire (y compris JM, au bout de quelques secondes).

« Allez, assez rigolé, il est temps d'aller sauver notre ami ! »
Nous reprenons notre sérieux, et marchons sur le cercle de lumière situé à l'entrée du donjon Leo afin de retourner à la place du Capitole.

dimanche 14 décembre 2014

Réunion avec les Shadow Operatives

Une voix de femme répond : « Faites-les entrer. »

Niles ouvre la porte, dévoilant l'intérieur du bureau d'Ethan. Assise sur le fauteuil de ce dernier se trouve une jeune femme aux longs cheveux grenat ; elle est vêtue d'une combinaison moulante noire et porte un manteau de fourrure blanche sur les épaules. Debout à ses côtés se trouve une jeune fille blonde aux yeux bleus vêtue d'un long manteau noir.
Je reconnais la jeune femme assise derrière le bureau : Il s'agit de la présidente de l'entreprise qui a racheté celle d'Ethan !
« Je vous remercie, vous pouvez disposer. »
Niles referme la porte derrière lui. Nous sommes seuls avec les deux jeunes femmes. Ethan n'est pas là.
« Bonjour. Je suis Mitsuru Kirijo, et voici Aigis. »
La jeune fille blonde nous salue dans un français tout aussi parfait : « Bonjour. Je suis ravie de faire votre connaissance. » 
Un sourire doux et amical accompagne ses propos, tranchant avec la mine plus sérieuse de Mitsuru, qui reprend : « Monsieur Gils m'a parlé de vous : Vous êtes Mademoiselle Ponce, Monsieur Cartier, Monsieur Valjean et Monsieur Gontier. »

Adonis ne perd pas une seconde pour lui demander où est Ethan.
« C'est précisément la raison de cette entrevue : Monsieur Gils a été enlevé cette nuit, il sera le prochain sacrifice ! 
Il savait pertinemment que cela allait arriver, c'est pourquoi il a programmé à l'avance le SMS qui vous a convoqués ici aujourd'hui et m'a demandé de vous accueillir à sa place. »
« Comment ça se fait que vous êtes au courant pour les sacrifices ? » lui demande Julia.
« C'est Monsieur Gils qui m'en a parlé. Et je sais aussi que vous êtes des Utilisateurs de Persona, tout comme lui... et tout comme Aigis et moi-même. »

Ainsi il existe d'autres Utilisateurs de Persona... Je m'en doutais un peu, mais ne je m'attendais pas à en rencontrer un jour !

Jean-Michel lui demande de quelle manière Ethan a été enlevé.
« Nous l'ignorons. Monsieur Gils sera peut-être capable de nous en dire plus à ce sujet quand nous l'aurons libéré. » 
Jean-Michel poursuit : « Et vous allez nous aider à le délivrer ? » 
« D'après ce que nous a dit Monsieur Gils, le fait de se rendre dans cet autre monde engendre une sorte de double maléfique. Nous ne pouvons nous permettre d'augmenter les rangs de nos ennemis alors que sa vie est en danger ! C'est pour cela que nous nous en remettons à vous. 
Monsieur Gils nous a fait part de l'entière confiance qu'il vous accorde. Néanmoins le temps nous est compté : La prochaine Pleine Lune aura lieu le 7 février ; si jamais d'ici le 5 février Monsieur Gils n'a pas été ramené sain et sauf dans notre monde, je participerai en personne à la mission de sauvetage, quand bien même cet acte aurait pour conséquence d'engendrer mon propre double et de mettre à jour mes pensées les plus intimes. »
Elle marque une pause et sourit. « Mais il n'y a aucune raison pour que vous échouiez, j'ai envie de croire en vous moi aussi. Tout ce que je peux faire en attendant que vous rameniez Monsieur Gils sain et sauf, c'est vous faire profiter de la technologie du Groupe Kirijo en matière d'armement anti-Ombres. » 
Elle ouvre la mallette noire qui était posée sur le bureau d'Ethan et en sort des sphères métalliques.
« Ce sont des grenades Megidolaon. L'explosion qu'elles provoquent n'affecte que les Ombres. Tenez, j'en ai porté deux pour chacun d'entre vous. »

Une fois les grenades rangées dans son sac, Adonis se précipite vers la porte : « Allez, qu'est-ce qu'on attend ? » 
Je le coupe dans son élan, avec une pointe de sarcasme : « Euh... le métro de minuit, peut-être ? On a encore un paquet d'heures devant nous, profitons-en plutôt pour glaner le plus d'informations possibles. » 

Jean-Michel demande à Mitsuru si elle sait dans quel donjon se trouve Ethan, mais cette dernière ignore la réponse.
Adonis déclare que, de toute façon, si le premier donjon que l'on explore n'est pas le bon, on n'aura qu'à partir à l'assaut de l'autre. Je lui fais remarquer qu'on pourrait très bien avoir plus de deux donjons nouvellement ouverts cette fois-ci !

Un détail m'interpelle : Comment Ethan savait-il qu'il serait la prochaine victime ?
« Parce que c'est un homme d'affaires véreux ? », suppose Adonis.
À l'écoute d'une telle accusation, le sang de Mitsuru ne fait qu'un tour : D'une voix qui ne laisse nulle place à la contestation, la jeune présidente du Groupe Kirijo déclare que l'intégrité d'Ethan ne saurait être remise en question et qu'elle est prête à se porter garante de son honnêteté !
Face à une défense aussi passionnée, nous lui demandons depuis quand elle connaît Ethan pour avoir à ce point confiance en lui ; à notre grande surprise, elle nous apprend qu'elle ne l'a rencontré que quelques semaines auparavant, à l'occasion de la signature du contrat.
Soit elle est très douée pour cerner les gens, soit elle est très naïve pour accorder une telle confiance en si peu de temps... 
« Pour répondre à votre question, Monsieur Valjean... Monsieur Gils semble avoir compris la logique qui se cache derrière ces enlèvements : Il s'agit à chaque fois d'une personne dont les actions anti-écologiques, supposées ou réelles, ont été médiatisées peu avant la Nouvelle Lune. 
C'est pour cette raison qu'il a organisé une conférence de presse au moment du rachat de G SYSTEM par le Groupe Kirijo : Il s'est servi de cet évènement pour attirer l'attention de la personne qui est derrière tout ça, conscient que les rumeurs qui pesaient sur mon entreprise ne tarderaient pas à entacher sa réputation. 
J'aurais tout aussi bien pu être visée par le kidnappeur, mais personne à part Monsieur Gils ne savait que j'étais encore en France, faisant de lui la seule victime potentielle. 
Je regrette cependant que sa réputation n'ait été ternie par les erreurs que mon grand-père a commises par le passé, du temps où il était à la tête du Groupe. » 

Julia demande aux deux femmes depuis quand elles sont des Utilisatrices de Personas ; Mitsuru lui répond que cela fait plus de 10 ans, et décide de nous faire une démonstration : Elle attrape le pistolet qui était accroché à sa ceinture, le pointe sur sa tête, et presse la gâchette en criant « Artémise ! ».
Un bruit de verre brisé retentit, et la Persona de Mitsuru se matérialise dans un tourbillon de lumière bleutée : Une femme de 2m50 vêtue d'une robe bleue et d'une armure dorée, armée d'un fouet, et portant un masque rouge au nez pointu.

Puis la Persona disparaît, tandis que Mitsuru remet son pistolet en place.

Nous sommes sans voix. Tout d'abord à cause de ce simulacre de suicide qui lui a permis d'invoquer sa Persona. Mais surtout parce que nous venons de voir quelqu'un utiliser sa Persona dans le Monde Réel ! On pensait cela impossible (et ce n'est pas faute d'avoir essayé !).
Mitsuru comprend notre surprise : Ethan lui a appris que nous n'étions pas capables d'une telle prouesse. La jeune femme nous rassure en nous disant que cela viendra avec le temps.

Bien qu'impressionné par la démonstration, Adonis se demande quand même quel intérêt il peut y avoir à pouvoir invoquer sa Persona dans le Monde Réel, dans la mesure où les Ombres sont présentes dans un autre monde ; Mitsuru lui fait remarquer que les Personas peuvent aussi servir à se protéger face à des ennemis humains, et que des Ombres peuvent aussi se retrouver dans notre monde.

Des Ombres dans le Monde Réel ?! 
Je lui demande si une telle chose s'est déjà produite avant : Elle nous apprend que par le passé son défunt grand-père Kouetsu Kirijo a volontairement provoqué l'apparition d'Ombres dans notre réalité.
La présence de ces entités dans notre monde peut avoir de graves conséquences si ces Ombres sont puissantes ou nombreuses ; c'est pour cela que Mitsuru a créé une organisation secrète appelée Shadow Operatives qui a pour mission d'exterminer les Ombres et de résoudre les situations de crise qui impliquent aussi bien ces dernières que des Personas.

Nous apprenons qu'il existe en réalité plusieurs "Mondes des Ombres" : Mitsuru et ses compagnons d'armes n'ont jamais mis les pieds dans celui que nous explorons depuis plusieurs mois, ils ont a la place été confrontés à un phénomène appelé "Dark Hour" : Une sorte de 25ème heure dans la journée, une aberration spatio-temporelle qui se superposait à la réalité tous les soirs à minuit pile et durait une heure entière ; dans ce monde, les humains dénués de potentiel étaient transformés en cercueils, et seuls ceux qui avaient éveillé leur Persona avaient conscience du phénomène et en conservaient le souvenir. Il y avait aussi une tour mystérieuse appelée Tartarus qui était peuplée d'Ombres ; mais certaines d'entre elles erraient aussi en ville et dévoraient l'esprit des malheureux qui, bien que dotés du potentiel, n'avaient pas réussi à invoquer leur Persona : Ils étaient alors frappés d'un mal appelé "Syndrome d'Apathie".

Jean-Michel se demande s'il y a un lien entre la Dark Hour et les évènements auxquels nous sommes confrontés à Toulouse actuellement ; Mitsuru est persuadée que toutes les personnes liées à Tartarus et à la Dark Hour ont été mises hors d'état de nuire il y a 3 ans, selon elle nos ennemis actuels sont totalement différents. Elle ne peut néanmoins pas affirmer avec certitude qu'il n'y a aucun lien entre les deux affaires.

Depuis qu'elle a invoqué sa Persona, je n'arrive pas à détacher mon regard du pistolet accroché à la ceinture de Mitsuru ; je finis par l'interroger au sujet de cette arme.
« Ceci est un Evoker, un objet qui permet d'invoquer facilement sa Persona ; le fait de pointer ce pistolet sur soi engendre un sentiment de danger qui pousse la Persona à se manifester pour faire face, même s'il s'agit en réalité d'une arme factice. Pour être honnête je suis tout à fait capable d'invoquer Artémise sans, c'est juste une vieille habitude dont j'ai du mal à me départir ; voyez ça comme une sorte de porte-bonheur auquel je serais attachée. » 
Je suis impressionné par la qualité de son français, et la complimente à ce sujet.
« J'aime beaucoup votre pays, et j'en étudie la langue depuis ma plus tendre enfance. Quant à Aigis, nous lui avons simplement chargé le module de traduction adéquat. » 
Tandis que Jean-Michel réagit à cette révélation par un « Ah, c'est cool, ça ! », Julia, Adonis et moi-même laissons éclater notre surprise : « Quoi ? Aigis est un robot ?! »
La jeune femme blonde retire son manteau et dévoile son corps métallique.


« Aigis est une Arme d'Élimination Anti-Ombres de 7ème génération. Elle est le résultat des expérimentations du laboratoire de Recherches Ergonomiques menées par le Groupe Kirijo il y a plus de 10 ans ; ses créateurs lui ont donné une apparence humaine afin qu'elle puisse plus facilement s'identifier à un être humain et parvienne ainsi à développer une Persona. 
Aigis est certes une machine, mais c'est avant tout mon amie, aussi vous demanderai-je de la traiter comme un véritable être humain. Toute personne qui lui manquera de respect sera exécutée ! » 
"Exécutée", rien que ça ? Ça ne rigole pas ! 
« Ainsi les rumeurs étaient fondées : Le Groupe Kirijo s'est bien livré à des expériences dans le but de mêler la machine et l'humain ! », fait remarquer Adonis.
Mitsuru baisse les yeux et reconnaît que son grand-père a effectivement mené des expériences sur les Personas et les Ombres, et ce depuis plusieurs décennies.

Elle garde le silence pendant un long moment ; on sent qu'elle porte sur ses épaules toute la culpabilité des atrocités commises par son grand-père.
C'est alors qu'elle remarque que Jean-Michel étudie d'un peu trop près le corps robotique d'Aigis, un éclat lubrique dans les yeux et les mains baladeuses : « Vous ! Arrêtez immédiatement ! Bufudyne ! » 
Artémise apparaît une nouvelle fois et enferme le corps de Jean-Michel dans un bloc de glace ; seule sa tête est capable de bouger, et notre ami essaie tant bien que mal de se rattraper : « Mais... euh... je ne faisais rien de mal ! Je ne faisais qu'admirer le travail des personnes qui ont sculpté son corps... d'un point de vue purement artistique, je veux dire ! Je suis moi-même artiste plasticien... »
Mitsuru lui lance un regard aussi glacial que la prison qui recouvre le corps de notre compagnon ; Aigis intervient : « Mitsuru-san, je suis persuadée qu'il ne pensait pas à mal. » 
Ça, je me le demande... Je ne parierai pas dessus !

Après avoir forcé Jean-Michel à présenter des excuses, la présidente du Groupe Kirijo fait disparaître le bloc de glace qui entravait son corps. 
Ce petit incident a jeté un froid, c'est le moins que l'on puisse dire. Jean-Michel essaie de renouer le dialogue en demandant à Mitsuru si elle sait pour quelle raison nous sommes capables d'invoquer des Personas ; elle nous apprend que certains êtres humains disposent de façon innée d'un tel potentiel sans forcément en avoir conscience, et que c'est probablement à cause de ce potentiel que nous avons pu franchir le passage entre les deux mondes.
Elle nous apprend aussi que ce potentiel peut être induit à l'aide de drogues, bien que cela soit extrêmement dangereux pour le sujet ; là encore, il semblerait que le grand-père Kirijo ait réalisé des expériences dans ce domaine, même si Mitsuru refuse de rentrer dans les détails : « Disons que les rumeurs qui circulent au sujet du Groupe Kirijo ont une part de vérité, et que nous faisons tout pour racheter les erreurs du passé. C'est un des principaux engagements que j'ai pris lorsque j'ai accédé à la présidence du Groupe il y a deux ans suite au décès de mon père ; lui même en son temps avait agi dans ce sens. » 

Il se fait tard. Nous décidons de prendre congé afin de nous préparer pour la mission de sauvetage qui nous attend ce soir. Une dernière question me vient néanmoins à l'esprit : « Connaissez-vous Igor et la Velvet Room ? » 
Alors que Mitsuru ne semble pas avoir la moindre idée de ce dont je suis en train de parler, Aigis prend la parole : « Je les connais. Je suis déjà allé dans cette pièce étrange, toute bleue. C'est arrivé le jour où j'ai obtenu le pouvoir du Joker, le pouvoir d'invoquer d'autres Personas en plus de ma Persona Unique. Cet endroit ressemblait à un gigantesque monte-charge. Il y avait cet homme au long nez, et une jeune femme. Quel était son nom déjà ? Émilie ? Lisa ? C'est étrange, je n'arrive pas à m'en souvenir. » 
« Lisbeth ? » 
« Non, je ne pense pas, ce prénom ne me dit rien. » 
La description que nous fait Aigis est légèrement différente de ce que l'on connaît, néanmoins on remarque quelques similitudes. Je me souviens que Lisbeth a évoqué l'existence d'une autre Velvet Room le jour où elle nous a confié ses requêtes : Il y a probablement de nombreuses autres versions de la Velvet Room, avec peut-être des Assistants différents à chaque fois...

Mitsuru et Aigis nous souhaitent bonne chance pour la mission qui nous attend, et nous rappellent que nous avons jusqu'au 5 février pour la mener à bien. Elles nous conseillent malgré tout ne rester prudents et de ne pas agir dans la précipitation.
« Vous pensez qu'on est capable de sauver Ethan ? », interroge Julia.
Mitsuru sourit : « J'en suis convaincue. Après tout, Monsieur Gils en est lui-même convaincu, et comme je vous l'ai dit, il a ma confiance totale. »

Nous sommes tous déterminés à sauver Ethan coûte que coûte, et je sens que cette détermination a encore renforcé le Lien Social du Mat !

dimanche 30 novembre 2014

Janvier 2012, suite

Au cours de la semaine qui suit la conférence de presse relative au rachat de G SYSTEM, de mauvaises rumeurs concernant le Groupe Kirijo commencent à circuler sur le net ; on y parle de mystérieuses expériences menées il y a quelques années par la branche de Recherches Ergonomiques du groupe (fabrication d'armes de destruction massive ? Clonage humain ? Personne ne sait exactement de quoi il en retourne, mais dans tous les cas il s'agirait d'expériences illégales). Il est aussi question de drogues expérimentales testées sur des orphelins ramassés dans la rue et qui auraient provoqué la mort du sujet dans plus de 90% des cas.
C'est un article publié en 2009 sur GeekyLeaks par un certain Jin qui serait à l'origine de ces rumeurs. Jin est un hacker japonais visiblement assez connu dans le milieu, mais cela fait 2 ans que son compte est inactif ; certaines personnes pensent que le Groupe Kirijo est directement impliqué dans son silence : Pressions, corruption, voire peut-être même assassinat ?... D'une manière ou d'une autre, le Groupe Kirijo a réussi à le faire taire ! 

Plus les jours passent et plus les rumeurs s'amplifient, et elles commencent même à ternir Ethan maintenant : On apprend qu'après le décès de Monique Santos il espérait profiter de cette situation de crise pour racheter Santos AA à bas prix, tout en étant parfaitement conscient de la nocivité des produits fabriqués par cette entreprise.
On s'interroge aussi sur l'origine des cellules utilisées par ses microprocesseurs : S'agit-il de cellules humaines ? Les rumeurs commencent à évoquer le recours probable à des manipulations génétiques, voire à du clonage ! Ceci expliquerait pourquoi le Groupe Kirijo a racheté G SYSTEM : Dans l'unique but de reprendre les expériences menées au laboratoire de Recherches Ergonomiques !


Samedi 21 janvier 2012

Dans la matinée je reçois un coup de fil de Julia : Elle est à la recherche d'un badge en forme de note de musique.
Pourquoi est-ce qu'elle cherche un truc pareil ?... Ah mais oui, bien sûr : Lisbeth !
Julia confirme ma supposition : Elle essaie bel et bien d'accomplir une des nombreuses quêtes que lui a assignées l'assistante d'Igor. Comme je suis musicien, elle se dit que je saurais peut-être où trouver un tel objet.
Un badge en forme de note de musique... Je connais quelqu'un qui en possède un, en effet.
J'apprends à Julia que le patron de ma boutique préférée, Passion Musique, en a toujours un accroché à sa veste. J'ignore par contre s'il sera prêt à s'en séparer...

À part ça, j'ai répété avec le groupe dans l'après-midi. On avance bien, mais la maquette est loin d'être prête.

Et pendant ce temps :
  • Julia n'est pas la seule à essayer d'accomplir les quêtes de Lisbeth : Adonis, à la recherche d'un "symbole de royauté", demande à Julia de lui donner la couronne en carton qu'elle a obtenue deux semaines plus tôt lors de l'après-midi galette chez Ethan. Une fois l'objet en main, il se rend dans la Velvet Room et le remet à l'assistante d'Igor. Cette dernière est perplexe : Elle ne comprend pas pourquoi, alors que la France n'est plus une monarchie depuis plus de 2 siècles, il y a toujours des couronnes en circulation. Adonis lui explique brièvement qu'il s'agit d'une tradition, et quand il ajoute que c'est lié à un gâteau, Lisbeth se montre particulièrement intéressée !
  • Jean-Michel fait une rencontre totalement improbable à la Médiathèque : Keewy ! Ce dernier cherche visiblement à surmonter ses lacunes. À part ça, les choses sont enfin devenues sérieuses entre Diane et JM : Ils sont officiellement en couple ! 
  • Julia n'a finalement pas réussi à convaincre le patron de Passion Musique de lui céder son badge ; dans l'après-midi elle donne un coup de main à Bebe qui travaille à mi-temps aux Bonbons Morales (♪ « Les Bonbons Morales... sont bons pour le moral... » ♪ - c'est horrible, une fois qu'on a cet air en tête, on ne peut plus s'en débarrasser !). Après le travail, Bebe lui apprend qu'il a ouvert une boutique en ligne pour vendre les kimonos qu'il fabrique ; il espère accumuler suffisamment d'argent pour pouvoir retourner au Japon et s'y installer définitivement.

Dimanche 22 Janvier 2012

Rien de spécial de mon côté (je planche toute la journée sur la dissert de philo que je dois rendre la semaine prochaine) ; mes amis passent en revanche un dimanche un peu plus intéressant :
  • Jean-Michel téléphone à Yan pour prendre de ses nouvelles et se retrouve bien malgré lui entrainé dans une salle de sport. Après avoir fini leurs exercices, ils discutent un peu et Jean-Michel apprend à Yan sa situation récente avec Diane ; mais les choses sont moins joyeuses du côté du plombier : Il s'est encore fait larguer par un mec qui ne l'a pas pris au sérieux ! Le soir, JM invite Diane au Mandarin, un restaurant chinois. Mais au lieu de manger son fortune cookie à la fin du repas, il le garde afin de le remettre à Lisbeth : Cette dernière lui a en effet demandé "quelque chose qui prédit l'avenir". Sur le chemin du retour, Jean-Michel fait donc un saut à la Velvet Room pour remettre le biscuit à la jeune femme, qui est ravie de découvrir que l'objet de sa requête se mange ; quant à la prédiction située à l'intérieur, elle annonce que les actions de G SYSTEM vont grimper ! (depuis quand les fortune cookies font des prédictions sur les cours de la bourse ?!)
  • Julia finit de lire les mangas qu'on lui avait offerts à son anniversaire ; dans la soirée, elle propose à Bebe de faire un tour à la salle d'arcade pour jouer à un jeu de danse. Mais ce dernier est vite fatigué et lui avoue qu'il dort très peu ces temps-ci afin d'honorer ses commandes de kimonos.
  • Adonis chatte avec Samir dans l'après-midi (ce dernier a l'air d'aller bien) ; vu qu'il est seul à l'appart (sa femme et son fils étant chez ses beaux-parents), il décide d'acheter à manger en ville plutôt que de faire la cuisine : En dépit des nombreuses rumeurs qui entachent la réputation de "Chez Momo" (l'établissement aurait été fermé par le passé suite à des problèmes d'hygiène et/ou de drogue), Adonis a le courage de commander un kebab. J'espère pour lui que ce n'était pas de la viande de rat, comme certains le prétendent...

Mardi 24 janvier 2012

Vers 14 heures, je reçois un SMS d'Ethan : « Rendez-vous chez moi à 17h30, j'ai quelque chose d'important à vous dire. » 
Je réalise que c'était la Nouvelle Lune hier soir. Serait-il arrivé quelque chose ?

Après les cours je prends donc le métro en compagnie de Jean-Michel, direction Les Carmes.
Nous sommes accueillis par Niles, le majordome d'Ethan, qui nous fait patienter dans le salon. 
Une fois Julia et Adonis arrivés, Niles nous conduit à la porte du bureau d'Ethan et frappe cette dernière : « Madame, ils sont arrivés. »
À ces mots, nous échangeons tous un regard surpris.
"Madame" ?!?

dimanche 2 novembre 2014

Janvier 2012

Jeudi 5 janvier 2012

Le temps s'est radouci : Il n'a pas gelé depuis plusieurs jours, et la météo évoque des températures au-dessus des normales saisonnières.
Ethan revient enfin de son voyage d'affaires au Japon.


Samedi 7 janvier 2012

La fête d'anniversaire d'Aurélie Cartier a lieu au siège de French Fantasy, la maison d'édition qui publie les romans d'Adonis.
Avant que la soirée ne commence, les gars et moi faisons la balance. Puis les invités arrivent un à un. J'ai la surprise de reconnaître parmi eux Keewy, qui est actuellement sous contrat avec l'agence de mannequins d'Aurélie (il va servir de modèle pour une collection de sous-vêtements masculins) ; Aurélie prétend qu'en dépit des apparences c'est un gentil garçon et qu'elle l'apprécie, d'où son invitation à la soirée. Réalisant que l'on parle de lui, Keewy s'approche de nous ; tandis qu'Aurélie fait les présentations, le jeune homme nous scrute du regard. Il finit par nous demander si nous ne nous serions pas déjà rencontrés, ce que nous nous empressons de nier. Mais il ne semble pas satisfait par notre réponse, et nous dit qu'il a la vague impression de nous connaître.
Est-ce qu'il serait en train de se souvenir de son passage dans le Monde des Ombres et de notre mission de sauvetage ? Que va-t-on lui raconter si sa mémoire lui revient vraiment ?

Je suis tiré de mes réflexions par l'arrivée d'un autre invité inattendu. Je ne peux m'empêcher de lâcher un « Oh non, pas lui ! ».
« Bonjour Julien. T'inquiète, je vais rien te demander aujourd'hui, je vois bien que t'es pas en état de rejoindre l'équipe. » 
« Comment ça se fait que tu es là ? »
« Patricia, ma copine, est mannequin dans la même agence qu'Aurélie Cartier ; c'est pour ça que j'ai été invité. Et toi, d'où tu connais Aurélie ? » 
« En fait je connais surtout son mari, Adonis. »
« Mon dieu ce prénom ! Il y a des parents qui n'aiment vraiment pas leur enfant ! Au fait, je ne me suis jamais présenté ; je suis... »
« ...Anthony Olivier, le capitaine de l'équipe de foot du lycée, oui je sais. »
« Et donc, comment va ta jambe ? Tu dois garder le plâtre encore longtemps ? »
« On me l'enlève dans un mois. Et après j'aurai des séance de kiné pour la rééducation pendant 6 semaines, donc c'est pas la peine d'espérer ! Allez, je te laisse, le concert va bientôt commencer... »

Je rejoins Pierre et Thomas sur la scène improvisée, et nous jouons une demi-douzaine de morceaux. Je regrette de ne pas pouvoir offrir au public un jeu de scène plus dynamique, ma jambe plâtrée limitant grandement mes mouvements. Néanmoins les invités ont l'air d'apprécier le spectacle, et notre concert se termine sous un tonnerre d'applaudissements.

Après l'effort, le réconfort : Direction le buffet !
Tandis que je me sers en petits-fours, je me fais aborder à nouveau par Anthony qui reconnaît que je suis plutôt doué pour la musique : Il comprend pourquoi je préfère me concentrer sur cette activité au détriment du foot, et semble désormais disposé à me laisser tranquille. Enfin !

Aurélie me présente un de ses amis, un photographe de mode qui a aussi réalisé des pochettes d'album ; il aime bien ce que l'on fait et possède des contacts en maison de disque : Si on lui fournit une maquette d'album, il sera en mesure de nous mettre en relation ! Je m'empresse d'annoncer la bonne nouvelle aux autres membres du groupe.


Dimanche 8 janvier 2012

Ethan nous invite à manger une galette des rois chez lui. Comme Jean-Michel n'a jamais eu l'occasion de se rendre chez notre ami milliardaire, je le retrouve à l'entrée de la caserne dans laquelle il habite (son père est gendarme) et nous nous rendons à pied jusqu'aux Carmes .
Finalement c'est Julia qui trouve la fève et reçoit la couronne.


Mardi 10 janvier 2012

C'était la Pleine Lune hier soir. J'apprends aux infos qu'au petit matin le cadavre de la punkette a été retrouvé sur le signe des Poissons ; des violettes noires poussent à l'endroit même où repose le corps.
Contrairement au cas Monique Santos, la cause du décès de la punkette est clairement identifiée : Elle est morte d'hypothermie. Mais une part de mystère demeure : Comment est-ce possible, alors que les dernières gelées remontent à plus de 10 jours (avec un pic de froid la nuit de Noël qui avait fait 2 victimes) ?
Évidemment, la police et les journalistes sont loin de se douter que la mort de la jeune fille remonte en réalité à plusieurs jours, et que c'est le froid de la nuit de Noël qui l'a tuée !


Jeudi 12 janvier 2012

Le journal télévisé évoque le rachat de G SYSTEM (la société d'Ethan) par le Groupe Kirijo ; les images montrent sa présidente Mitsuru Kirijo lors de la conférence de presse qu'elle a donné ce matin : Il s'agit d'une jeune fille de 20 ans au longs cheveux grenat.
À sa gauche se tient Ethan, et à sa droite, un peu en retrait, une jeune fille blonde portant des lunettes de soleil et vêtue d'un long manteau noir ; de toute évidence il s'agit de son garde du corps.
Mitsuru Kirijo s'exprime dans un français quasi-parfait, à l'exception d'une pointe d'accent japonais et d'un registre de langue un peu trop soutenu :
« Je comprends vos craintes, elles sont légitimes, mais je vous promets que cette fusion aussi subite qu'inattendue se fera sans heurts et n'entraînera aucun licenciement ; c'est un point qui tient à cœur autant à Monsieur Gils qu'à moi, c'est pourquoi en ce jour je m'y engage solennellement. Je me réjouis avec anticipation de voir nos équipes française et japonaise travailler main dans la main dans un avenir très proche. Comme le dit la devise de ma famille, [phrase en japonais, incompréhensible] ; en français, cela peut se traduire par « Deux personnes en harmonie valent mieux qu'une seule personne, aussi parfaite soit-elle ». Je vais maintenant laisser la parole à Monsieur Gils, mais reste à votre disposition pour toute éventuelle question. Merci de m'avoir écoutée. »

vendredi 12 septembre 2014

Mon secret

« Tu sais pourquoi je suis là ? »
Bien que déformée, la voix de l'homme qui vient de prendre la parole m'est familière ; cela ne me surprend guère : Son style vestimentaire, ses cheveux blonds, le masque vert de la Roue de Fortune qui camoufle son visage... J'avais compris qu'il s'agissait du double d'Ethan !
L'homme qui l'accompagne possède de longs cheveux noirs, un t-shirt à l'effigie d'un personnage de manga, et le masque rouge et bleu de la Tempérance. C'est la première fois que je me trouve en présence du double de Jean-Michel ; je me doutais bien qu'on finirait par tomber dessus : Je suis sûr que c'est lui que JM a aperçu la première fois qu'il s'est retrouvé dans ce monde - le fameux individu masqué qui l'a entraîné dans le donjon du Taureau au lieu de lui indiquer la sortie par le parking souterrain !

Oui, je sais pourquoi il est là : Il va faire comme pour Ethan, activer le téléporteur afin que je rejoigne mes camarades et sois présent au moment où mon double va dévoiler la vérité.

Je sais que ni le faux Ethan ni le faux Jean-Michel n'ont l'intention de s'en prendre directement à moi : Ils préfèrent laisser mon Ombre s'en charger ! Mais j'ai beau savoir que je n'ai rien à craindre d'eux, je ne trouve pas le courage de répondre par le sarcasme et me contente d'un « oui » à peine soufflé.
Comme je m'y attendais, le téléporteur s'illumine alors et émet un bourdonnement électrique ; sans même un regard pour les deux doubles, je me dirige en sautillant sur mes béquilles en direction de l'appareil.

Me voilà au sixième étage ; mes amis sont soulagés de me voir sain et sauf, ils avaient eu peur que je ne me retrouve à affronter deux adversaires tout seul dans cet état. Quelque part, j'aurais préféré que ce fût le cas : Ce qui m'attend risque d'être bien pire !
Mais il est trop tard pour reculer : Nous nous dirigeons donc vers la pièce centrale, où nous attendent comme prévu deux individus masqués.

Le Footballeur : « Ils savent. »
 
Après avoir marqué une pause, il poursuit : « Pourquoi continuer ce petit jeu ridicule ? Pourquoi continuer à jouer ce rôle ? Tu n'es même pas à la hauteur de celui que tu cherches à imiter. Je le sais, car je suis Toi ! »
Le jeune homme en chemise blanche enlève son masque ; c'est mon portrait craché, mais avec une coiffure plus sage, sans bouc ni piercings : « Je ne suis pas Toi. Je te remercie d'avoir essayé de continuer à me faire vivre, mais il est temps pour toi de suivre ta propre voie. »
Le Footballeur enlève lui aussi son masque ; il a lui aussi mon visage, et ses cheveux sont hérissés avec du gel, tout comme les miens : « Oui, arrête d'agir en fonction de ce que les gens attendent de toi ; ou plutôt, en fonction de ce que les gens attendaient de lui. »
L'autre : « Tu as fait de ton mieux. Tu voulais juste atténuer leur tristesse, mais au final ton mensonge leur fait chaque jour un peu plus mal. »
Le Footballeur : « Bullshit ! C'est ta propre tristesse que tu voulais atténuer ! Comment aurais-tu pu vivre dans l'ombre de ce frère disparu qui était tellement parfait ? Avec sa mort, tu avais définitivement perdu la possibilité de le surpasser un jour ! Tes parents ont tellement honte de toi ! Tu ne fais que conneries sur conneries ! Tu voulais juste ne pas voir dans leurs yeux à quel point ils regrettaient que ce soit "le mauvais fils" qui soit resté ! C'est seulement pour Toi que tu as monté cette mascarade grotesque ! Reconnais-le : Je suis Toi, et tu n'es pas Lui ! »

« Tais-toi ! Tu ne comprends pas, c'était la meilleure chose à faire ! »
J'ai répondu de manière impulsive, sans penser aux conséquences de mes protestations ; ce n'est qu'en voyant une aura sombre se former autour des jumeaux que je réalise ce qui est en train de se passer !

Celui en chemise blanche : « Je suis Julien. Tu n'es pas Moi. »
Le footballeur : « Je suis Vincent. Je suis Toi. »

Je suis alors propulsé par une explosion d'énergie et je perds momentanément connaissance ; quand j'ouvre à nouveau les yeux, je vois mes camarades affronter une créature bicéphale ressemblant à une version ailée de ma Persona Franken : Sur le côté gauche, une aile d'ange et une tête auréolée ; sur le côté droit, une aile de démon et une tête surmontée de cornes ; et, naturellement, les deux têtes possèdent mon visage.


(D'après Julia, le résultat de la fusion de mes deux doubles aurait prononcé au début du combat une phrase du genre : « Je suis une Ombre... Le vrai Moi... Vous avez beau cacher votre nature profonde derrière votre Persona, ce masque social finira un jour ou l'autre par se briser : Vous ne pourrez pas jouer un rôle toute votre vie, la Vérité finira par éclater ! »)

Alors que je me remets debout sur mes béquilles, je vois mes camarades porter le coup de grâce à la créature ; cette dernière reprend alors son apparence d'origine : Silencieux et immobiles, les jumeaux n'attendent désormais plus qu'une seule chose.

Je m'avance vers eux.
« Oui, Vincent, c'est vrai : Je suis toi.
Je regrette d'avoir douté de toi et de t'avoir tué ; je réalise maintenant à quel point les parents t'aimaient, ta mort les a rendus aussi malheureux que celle de Julien.
Mais je ne regrette pas ce mensonge : Ça m'a permis de continuer à te faire vivre, Julien ; je pensais l'avoir fait pour les parents, mais je réalise qu'en fait je l'ai surtout fait pour moi, pour te garder à mes côtés. Pour moi tu étais la personne la plus importante au monde, et quand j'ai compris que tu n'avais pas survécu à l'accident de voiture, je me suis senti tellement seul ! Je n'ai eu que quelques égratignures, et finalement ce qui m'a fait le plus mal ce jour-là c'est ce terrible sentiment d'abandon. C'est peut-être aussi un peu pour ça que j'ai eu cette idée sordide de me faire passer pour toi lorsque l'infirmière des urgences a demandé mon nom. Et de poursuivre ce mensonge quand les parents sont venus à mon chevet, en pensant bêtement que la nouvelle de la mort de "Vincent le turbulent" serait plus facile à supporter que la mort de "Julien le fils prodige".  
Finalement, malgré tous mes efforts pour te ressembler, le naturel a fini par reprendre le dessus : Plus le temps passe, plus je m'éloigne du modèle qui tu représentais : Je suis certes devenu un élève studieux, mais j'ai fini par arrêter de viser l'excellence et désormais je bosse juste assez pour avoir au-dessus de la moyenne ; et même si j'ai arrêté le foot pour faire de la musique comme toi, j'ai finalement remplacé le piano par la guitare électrique... Je ne te ressemble plus autant qu'avant, mais je ne ressemble plus non plus à Vincent... je suis devenu "quelqu'un d'autre". Je suis... Moi. »

À ces mots, les deux frères sourient, se prennent la main, et se désintègrent en particules de lumière blanche ; ces dernières se dirigent vers moi, et je sens une douce chaleur m'envahir alors qu'elles sont absorbées par mon corps. Puis une voix résonne dans ma tête : « La force de cœur nécessaire pour faire face à soi-même a été mise en évidence : Ta forte volonté te permet d'accepter et de surmonter tes faiblesses et éveille le vrai pouvoir de ton cœur... Ta Persona connaît une seconde naissance... ! Franken s'est transfiguré en Osiris ! »


Ma Persona unique ressemble désormais à une sorte d'avion blanc aux ailes courtes, derrière lesquelles se trouvent un sceptre et un fouet bleu et or ; un masque vert lui sert de visage, entouré en partie par un trait de peinture noir orné de pointes qui semble figurer un collier de barbe et un bouc ; une croix ansée est dessinée sur son torse.

Ce changement s'accompagne néanmoins d'un effet secondaire : Je me sens complètement à bout de forces !
Je prends malgré tout quelques instants pour éclaircir la situation avec mes amis : Je leur parle de l'accident de voiture qui a couté la vie à mon frère jumeau il y a cinq ans. Je leur raconte que c'était notre grand-père paternel qui était au volant, mais qu'il n'était pas en tort et n'a pas été trop gravement blessé lors de l'accident.

« Mais alors, comment on doit t'appeler maintenant ? Vincent ? Julien ? »
« On va rester sur Julien. »
Oui. C'est mon prénom, maintenant. Je ne me vois pas faire machine arrière.
À une exception près : Désormais je ne reprendrai plus mes parents quand ils m'appelleront Vincent "par erreur".
Et qui sait ? Peut-être qu'un jour j'aurai le courage de leur avouer ce qu'ils ont déjà compris depuis des années...

vendredi 25 juillet 2014

Le donjon du Bélier

Vendredi 30 décembre 2011

Nous décidons de prendre quelques jours de repos avant d'attaquer le donjon du Bélier, histoire d'être en pleine forme pour affronter mes doubles ; Julia en profite pour réviser en prévision des examens qui l'attendent d'ici moins d'une semaine.


Samedi 31 décembre 2011

Mes parents et moi nous rendons dans les Pyrénées afin de passer le réveillon dans le chalet d'un ami de mon père ; comme il a bien neigé ces derniers jours je vais normalement pouvoir skier demain, j'ai hâte !

La soirée se passe bien : Après un repas copieux et succulent (foie gras sur toasts de pain d'épice avec une pointe de confiture de figues, pavés d'autruche accompagnés de marrons, et en dessert une énorme part de tiramisu), nous jouons à des jeux de société en attendant minuit et les traditionnels "Bonne Année, Bonne Santé !" prononcés de vive voix ou envoyés par SMS.


Dimanche 1er janvier 2012

Durant la nuit, je rêve de Lisbeth en train de manger des churros. À mon réveil, j'ai le sentiment que ce n'était pas un rêve ordinaire mais un message : Je vérifie la liste vierge que j'avais rangée dans mon portefeuille, et constate qu'en effet les requêtes de l'assistante d'Igor sont enfin lisibles ! Des requêtes pour le moins curieuses...
Non mais où elle veut que je trouve un robot transformable en ornithorynque ?! Est-ce que ce genre de truc existe, au moins ? Et puis elle compte faire quoi d'un casque de moto bleu ?
La requête la moins farfelue consiste à lui montrer une "preuve d'amitié", un objet qui serait précieux à la fois pour moi et pour un de mes amis. Je n'ai pas encore d'idée précise sur la nature de l'objet que je vais lui montrer, mais je pense que je ne devrais pas avoir trop de mal à trouver...

Et donc voilà : Nous sommes en 2012, enfin !
Une année qui commence super bien, puisque je vais pouvoir dans quelques heures m'éclater sur les pistes de ski !


Lundi 2 janvier 2012

Je suis de mauvaise humeur : Les cours reprennent demain, il faut quitter les sommets enneigés pour retourner à Toulouse, je vais bientôt devoir affronter mes doubles, et il m'est arrivé une mésaventure ce week-end ! Je sens que 2012 va finalement être une année bien pourrie !!!


Mardi 3 janvier 2012

Je me lève plus tôt que d'habitude pour aller au lycée, histoire d'arriver à l'heure malgré mon handicap.
Jean-Michel est très surpris en me voyant : « Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?! »
Je lui explique la raison pour laquelle j'ai actuellement la jambe droite dans le plâtre : Un bête accident de ski survenu dimanche après-midi qui m'a valu de passer la soirée aux urgences.
J'ai l'impression qu'il s'imagine que j'ai fait exprès de me blesser pour ne pas avoir à explorer le donjon du Bélier ; je lui dis que, même si je suis obligé de marcher avec des béquilles, je suis quand même en état de me rendre dans l'autre monde et d'assurer le rôle de Guide (il sera en revanche pour moi plus difficile de me battre dans mon état actuel).

Nous nous retrouvons donc tous les quatre à la station Esquirol peut avant minuit et prenons le métro afin de nous rendre à la place du Capitole alternative.
Il est trop tard pour reculer.
Un à un, nous marchons dans le cercle de lumière rouge entourant le signe du Bélier et nous retrouvons téléportés à l'intérieur du donjon Aries.

L'exploration commence : Mes compagnons d'arme découvrent de nombreuses pierres tombales érigées parmi les dalles de gazon artificiel ; néanmoins même Adonis n'arrive pas à déchiffrer les inscriptions gravées dessus (les symboles utilisés ne ressemblent à aucun alphabet connu).
Après quelques combats, Jean-Michel a le malheur de marcher sur une dalle piégée qui déclenche le sort de Ténèbres "Mudo" et lui fait perdre conscience ; il est heureusement réanimé par Julia, mais quelques minutes plus tard il ouvre un coffre qui s'avère être lui aussi piégé et déclenche le sort de Lumière "Hama". Après avoir été réanimé une seconde fois, Jean-Michel émet l'hypothèse qu'au fond de moi je dois être un peu raciste pour que "mon" donjon s'acharne à ce point sur le seul asiatique de la bande !
N'importe quoi, c'est juste lui qui a la poisse !

Julia finit par trouver comment éviter les dalles piégées : Le fait d'éclairer la salle avec la magie de Lumière révèle l'emplacement des sceaux ténébreux ! Et il est aussi possible de déclencher les pièges sans prendre de risque simplement en endossant une Persona immunisée face aux Ténèbres.
Les coffres piégés demeurent en revanche un problème : Impossible de les différencier d'un coffre normal, et comme la nature du piège change à chaque fois mes amis ne peuvent pas anticiper en endossant une Persona adéquate avant l'ouverture du coffre !

Après avoir vaincu le gardien du milieu de donjon (une créature semblable aux Minotaures que nous avons déjà affrontés par le passé, mais pourvue de cornes de bélier à la place de cornes de taureau, et portant le masque du Chariot et non celui du Pendu), mes camarades découvrent un téléporteur fortement endommagé. Adonis essaie de l'activer, en vain ; peut-être qu'Ethan aurait été en mesure de le réparer, lui.
Je me demande ce qui a pu se passer pour que l'appareil soit dans un tel état : Est-ce que nos ennemis l'auraient saboté afin de ralentir notre progression ?

Arrivés au quatrième étage, mes compagnons constatent un changement de décoration : Le gazon artificiel est désormais brun (comme si l'herbe avait séché), le trompe-l’œil du plafond représente un ciel gris, et des taches de sang maculent les touches de piano des murs !

Le cinquième étage présente d'autres éléments inhabituels :
  • Une double porte verrouillée qui ressemble à l'arrière d'une ambulance (je saisis immédiatement la référence, mais préfère ne rien dire à mes amis ; avec un peu de chance, ils vont s'imaginer que c'est lié à mon récent accident de ski) ;
  • Deux dalles de marbre qui semblent réagir à la pression (elles s'enfoncent légèrement lorsque l'on marche dessus en émettant un petit clic, et reprennent leur position initiale lorsqu'il n'y a personne dessus) ;
  • Une pierre tombale portant une inscription lisible : Le prénom "Vincent" !
« Vincent ? C'est le prénom de l'assistant d'Ethan, non ? »
« Oui, c'est vrai... Mais pourquoi il y aurait sa tombe dans le donjon de Julien ? »
« C'est sûrement une coïncidence, je pense pas qu'il s'agisse du même Vincent... »

Évidemment, moi je sais pourquoi ce prénom est gravé sur la pierre tombale, mais je préfère m'abstenir de livrer la moindre explication. Même si je sens que l'heure des révélations approche : De toute évidence le prochain étage est le dernier !

Finalement mes camarades parviennent à résoudre l'énigme de l'étage : En activant les deux dalles en même temps, un mécanisme déplace la pierre tombale et permet de s'emparer de la clé de l'ambulance qui était cachée dessous. Grâce à cette dernière, mes amis réussissent à ouvrir la porte verrouillée et découvrent dans la salle suivante l'escalier final.
Ça y est, ils vont apprendre mon secret !
À cette idée, un frisson me parcourt l'échine ; mon angoisse gagne en intensité à mesure qu'ils gravissent les marches.
C'est là que je réalise que je ne suis pas tout seul à l'entrée du donjon : Deux individus masqués viennent d'apparaître juste devant moi !

mercredi 9 juillet 2014

Jeudi 29 décembre 2011, suite

Il y a deux nouveaux cercles sur la place du Capitole alternative : Un cercle bleu au niveau des Poissons, et un cercle rouge au niveau du Bélier.
C'est comme la dernière fois : Il y a deux nouveaux donjons, avec probablement la victime dans l'un d'eux et un de nos doubles dans l'autre.

Une hypothèse qu'Igor nous confirme à demi-mot juste avant d'effectuer quelques fusions de Personas, en répondant à notre question par une autre question :
« Qu'y avait-il dans le deuxième donjon la dernière fois ? »
(le double de Julia, pour ceux qui auraient du mal à suivre ! ^^)

Nous décidons de nous rendre dans le donjon du Bélier ; mon cœur saute un battement alors que je découvre l'apparence de ce lieu et ses occupants : Le sol est recouvert de gazon artificiel, les murs sont couverts de plaques verticales blanches et noires imitant les touches d'un piano, tandis que le plafond est orné d'un trompe-l’œil représentant un ciel bleu. Et au fond de la salle, près de l'escalier, se trouvent deux individus masqués : L'un d'eux porte une tenue de footballeur (maillot, short, chaussures à crampons), tandis que l'autre est habillé de manière plus classique (jeans, chemise blanche, et chaussures noires) ; leur visage est recouvert d'une cagoule de toile déchirée et ensanglantée, ressemblant à celle du Faucheur.

Je sais qui ils sont. À cet instant précis j'aimerais plus que tout au monde être ailleurs, n'importe où sauf ici. Je sens les regards de mes coéquipiers se poser sur moi.
Ils ont compris. Et ils doivent se demander pourquoi ils sont deux... Pourquoi j'ai deux doubles !

Ces derniers se retournent sans un mot et gravissent l'escalier menant à l'étage supérieur. Mes compagnons d'armes continuent à me fixer du regard, attendant une réaction de ma part.
J'essaie de surmonter mon sentiment de malaise. Il faut que je dise quelque chose. Quelque chose pour quitter cet endroit au plus vite !!!
Je parviens enfin à tirer un son de ma gorge et essaie de convaincre mes alliés de ne pas explorer ce donjon, du moins pas maintenant ; je mets en avant le fait que la victime ne se trouve pas ici, et qu'il est plus urgent d'aller dans l'autre donjon pour la délivrer : La confrontation avec mes doubles peut attendre.

Je ne sais pas si c'est parce que je me suis montré convainquant ou si c'est parce qu'ils ont eu pitié de moi... Toujours est-il que nous empruntons le téléporteur en sens inverse pour retourner sur la place du Capitole et nous rendre dans l'autre donjon, celui des Poissons. Le sol de ce dernier est recouvert de carrelage bleu, tandis que les murs sont constitués de gigantesques aquariums dans lesquels nagent des Ombres à l'apparence de requin ; fort heureusement, ces créatures semblent totalement nous ignorer et se contentent d'aller et venir dans les immenses réservoirs vitrifiés.
Je suis encore dans un fort état de stress suite à la découverte de mon propre donjon ; j'ai l'impression que mes jambes sont prêtes à se dérober à tout moment.
Je ne suis pas en état de me battre !

J'annonce à mes camarades qu'une fois encore je vais me dévouer pour leur servir de guide. Julia a l'air déçu, visiblement elle avait envie de s'essayer à ce rôle. Néanmoins elle ne s'oppose pas à ma décision et descend les marches de l'escalier situé au fond de la salle en compagnie de Jean-Michel et Adonis.

Il me faut quelques minutes pour retrouver mon calme et avoir une vision correcte de l'étage dans lequel se trouvent mes camarades ; fort heureusement, ces derniers n'ont pas vraiment besoin de mon aide et exterminent leurs adversaires avec facilité.
Chaque étage de ce donjon est constitué d'une succession de salles séparées par un "mur d'eau" ; il suffit de tourner une vanne pour en stopper l'écoulement et accéder à la salle suivante. Il y a aussi de nombreux bassins d'une profondeur d'environ 50 cm dans lesquels mes alliés sont parfois obligés de patauger (en prenant garde de ne pas se faire électrocuter par un sort de foudre utilisé à proximité).

Une fois la moitié du donjon dépassée, après un combat contre deux requins nageant hors de leur aquarium, le décor change quelque peu : Le carrelage est délabré, l'eau est trouble, et une odeur de bière agresse les narines de mon équipe d'explorateurs (personnellement, de là où je suis, je ne sens rien ^^).

Julia, Jean-Michel et Adonis finissent par atteindre l'étage le plus profond du donjon. Au centre de la salle principale, emprisonnée dans une colonne de lumière, se trouve une jeune femme vêtue d'une veste de treillis rapiécée ; son crâne est rasé, à l'exception d'une crête rose. Elle porte un collier à pointes et de nombreux piercings et cicatrices.
Je la reconnais : C'est la punkette qui avait été filmée en train de se battre lors du reportage sur le Marché de Noël !
La colonne de lumière se dissipe, et la punkette reprend connaissance ; elle se tient difficilement debout, son regard est vide, elle sent l'alcool à plein nez, et elle tremble énormément.

C'est alors qu'une voix féminine distordue se fait entendre : « Je suis perdue. J'aimerais tant retrouver mon chemin... »
Il s'agit du double de la punkette, qui surgit du fond de la salle : Elle est vêtue d'une cape rouge surmontée d'une capuche qui recouvre sa crête ; sa main droite tient en laisse deux Ombres ayant l'apparence de dobermans, tandis que sa main gauche tient l'anse d'un panier.

Avant même que l'Ombre ne poursuive sa tirade et nous révèle les pensées inavouables de son original, la punkette s'écroule en avant !
Une étrange impression m'étreint, et j'en fais immédiatement part à mes camarades : « Je ne ressens plus sa présence ! »
Ils se précipitent vers la jeune femme et la retournent : Son corps est gelé, ses lèvres bleues, et sa poitrine ne se soulève plus. Elle est morte d'hypothermie !
On a échoué ! On n'a pas réussi à la sauver !!!

« Non, ce n'est pas possible ! Ça ne devait pas se passer comme ça ! Elle devait soit m'accepter soit me rejeter, mais pas mourir avant ! »
L'Ombre est à genoux, des larmes s'écoulant de ses yeux dorés. Elle se met alors à pousser un petit rire nerveux qui gagne en ampleur tandis qu'une aura sombre se forme autour d'elle. Une fois sa transformation achevée, l'Ombre a l'apparence d'un énorme poisson-globe dépourvu d'yeux et portant le masque de la Lune. Son corps, couvert de pointes, est surplombé par une nageoire dorsale rose qui rappelle la crête de la punkette. Les deux chiens sont enchainés à ses nageoires latérales.
« Je suis une Ombre... Le vrai Moi... Il n'y a désormais plus personne pour le nier, à part peut-être vous... C'est pour cela que je vais vous éliminer ! »

Le combat commence mal : 
  • Le poisson géant semble immunisé contre les attaques physiques et magiques ; 
  • Jean-Michel est victime d'un sort de rage qui lui fait perdre tout contrôle et le pousse à attaquer ses ennemis avec son arme au lieu d'utiliser la magie, ce qui ne correspond pas à son style de combat habituel. Et le pire, c'est qu'il s'en prend à un chien capable de retourner les attaques physiques contre son agresseur !
  • De son côté, l'autre chien est capable de renvoyer les attaques magiques ;
  • Une troisième chaîne surgit d'une des nageoires du poisson et parvient à entraver Adonis.
Puis les choses s'arrangent un peu : Julia réussit à faire retrouver son calme à Jean-Michel, et Adonis se dégage de ses liens ; il finit par comprendre que l'immunité du poisson est liée à celle des chiens : En utilisant la magie contre le chien qui renvoie les dégâts physiques, mes compagnons finissent par le vaincre et par briser l'immunité physique du poisson ; idem en utilisant des attaques physiques contre le chien qui renvoie la magie.

Désormais privé d'alliés et vulnérable aux attaques de mes camarades, le poisson n'oppose que peu de résistance à leurs assauts et finit par succomber.
À peine son corps a-t-il fini de se désagréger que le Romain apparaît brusquement aux côtés du cadavre de la punkette ; il tend le bras dans sa direction, paume en avant, et les ténèbres engloutissent le corps. Il ne reste plus rien de la jeune femme une fois le gouffre obscur refermé.
« Même si elle n'a pas été sacrifiée selon le rite, sa mort servira malgré tout la cause de la Déesse. Vos efforts sont vains, sa venue est proche. Et quand l'Équinoxe de l'Éveil viendra, elle remodèlera ce monde selon la volonté de l'Humanité tout entière ! »
Puis le Romain disparaît comme il est venu ; je ne ressens plus du tout sa présence dans le donjon, impossible de savoir où il est parti et ce qu'il a fait du corps.

Nous sommes tous épuisés et démoralisés par la mort de la jeune femme. Nous décidons de rentrer chez nous. L'ambiance est lourde sur le chemin du retour, jusqu'à ce qu'on réalise ce qui s'est réellement passé : Il a fait extrêmement froid la nuit où la punkette a disparu, d'autres SDF sont morts d'hypothermie ce soir-là. En fait le décès de la jeune femme n'a rien à voir avec son enlèvement et son séjour dans le Monde des Ombres, elle aurait quand même été morte de froid si elle était restée dans notre monde.
Ce n'est pas de notre faute.

En partie soulagés d'avoir compris que nous n'étions pas responsables de son décès, nous décidons de revenir sur les paroles du Romain : Déesse ? Équinoxe de l'Éveil ? Volonté de l'Humanité ?  
Mais de quoi parlait-il ?! Que cherche-t-il à faire ?!
Il y a décidément trop de questions sans réponses dans cette histoire, et ce n'est clairement pas du côté d'Igor qu'il faudra chercher des explications...

lundi 30 juin 2014

Décembre 2011

Samedi 3 décembre 2011

Dans la journée, nous recevons un e-mail de Samir : Il a compris que Keewy était la dernière victime en date et nous félicite de l'avoir sauvé.
Il s'excuse de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt. Il explique dans son message qu'il a retrouvé sa demi-sœur et vit actuellement chez elle ; il promet de recommencer à se connecter sur la messagerie web et de répondre au téléphone désormais.


Dimanche 4 décembre 2011
 
Les infos locales montrent un reportage sur le Marché de Noël qui se tient actuellement sur la place du Capitole ; un des exposants interviewés évoque le fait que les violettes noires continuent à proliférer sur la croix occitane malgré les actions des employés de voirie, et qu'à cause d'elles certains chalets n'ont pas pu être installés.
Pendant l'interview, on remarque dans le fond une punkette à chiens jeter sa canette de bière vide par terre, se faire apostropher par des passants, et commencer à s'agiter violemment. Le commerçant interviewé finit par réaliser ce qui se passe derrière lui et a du mal à finir sa phrase, obnubilé par la bagarre qui est en train d'éclater.

On apprend en fin d'après-midi qu'Ethan vient de rentrer du Canada : Il va rester à Toulouse pour la semaine, mais va de nouveau devoir partir pour le travail dès le vendredi 9 et se rendre au Japon cette fois.


Samedi 10 décembre 2011

C'est la Pleine Lune. Keewy ayant été sauvé, il ne se passe rien d'inhabituel sur la place du Capitole.


Dimanche 11 décembre 2011

Nous décidons de faire un tour au Marché de Noël ; nous y retrouvons Corinne et Latifah, décidément inséparables (Jean-Michel commence à se poser des questions quant à la nature de leur relation). Nous croisons aussi vite fait Vincent, l'assistant d'Ethan.

Adonis n'ayant pas la patience de faire la queue au stand de churros, c'est moi qui m'y colle ; une bonne vingtaine de minutes plus tard, je retrouve mes amis au milieu de la foule et partage avec eux les sachets tout chauds et imbibés de gras que je viens d'acheter.
Rolalah, ça valait le coup d'attendre, c'est vraiment trop bon !

Alors que nous passons devant la Porte de la Velvet Room (que nous seuls pouvons voir), nous sentons notre Clé du Contractant vibrer.
Igor veut que nous lui rendions visite ?
Nous nous rapprochons de la porte sans éveiller les soupçons de Corinne et de Latifah, et sommes happés par la lumière bleue.

À notre grande surprise, Lisbeth est seule :
« Bonjour. Mon Maître est absent aujourd'hui ; une affaire de la plus haute importance le retient dans une autre Velvet Room. Mais je suis sûre qu'il sera de retour demain, donc n'hésitez pas à... »
Elle marque un temps d'arrêt, et se ravise :
« Non. 
Rien n'arrive sans raison : Votre présence en ce lieu alors que mon Maître est absent et que je suis seule n'est pas un hasard. 
Si vous le permettez, je vais tout reprendre depuis le début. »
Après s'être éclairci la voix, elle prononce la formule habituelle : « Bienvenue dans la Velvet Room ! Que puis-je pour vous ? » 

Nous lui expliquons que nous sommes entrés uniquement parce que nos Clés ont réagi lorsque nous sommes passés devant la porte de la place du Capitole ; c'est alors que Lisbeth remarque les étranges sachets en papier que nous avons dans les mains et nous interroge sur leur contenu. Nous lui expliquons que ce sont des churros. Voyant ses yeux pétiller de curiosité et de gourmandise, Jean-Michel lui tend son paquet et lui propose d'en goûter.
Lisbeth ne se fait pas prier : Elle attrape un churro, mord une première fois dedans, puis engloutit le reste en à peine trois bouchées avant d'en prendre un second ! Elle a l'air de se régaler.
« Il y a vraiment des choses fascinantes dans votre Monde ! Pour moi qui n'ai jamais quitté la Velvet Room, cet endroit est une constante source d'émerveillement ! J'aimerais tellement en savoir plus sur le Monde d'où vous venez... 
Oh ! Ça me donne une idée ! »

Elle sort un stylo à plume bleu et or de sa sacoche, plusieurs feuilles de papier, et commence à écrire quelque chose dessus avant de les plier ; elle en remet une à chacun de nous.
« Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais beaucoup que vous m'apportiez les objets de cette liste. Naturellement, je vous récompenserai pour votre peine. Voyez cela comme une sorte de chasse au Trésor... » 

Nous lisons dans les yeux de Lisbeth qu'elle attend avec impatience que nous lui ramenions les objets de la liste et qu'elle compte sur nous. Nous sentons un léger lien se former entre elle et nous, le Lien Social du Soleil.

Elle nous annonce qu'elle a rédigé une liste différente pour chacun d'entre nous. Cependant, une fois la feuille dépliée, nous constatons qu'elle est complètement blanche !
« Vraiment ? Vous ne voyez rien ? Je suis déçue... 
Cela veut sûrement dire que vous n'êtes pas encore prêts pour me trouver les objets en question. Mais je suis sûre que les mots apparaîtront très bientôt, n'hésitez pas à la reconsulter dans quelques jours... » 
Tout en prononçant ces paroles, elle plonge sa main dans le sachet de Julia et porte un nouveau churro à la bouche. Elle a du sucre en poudre au coin des lèvres. Nous réalisons qu'elle vient de finir le paquet de Jean-Michel !
Vite, quittons la Velvet Room avant qu'elle ne mange tout !!!

Nous prenons congé de Lisbeth de manière précipitée ; une fois de retour dans le Monde Réel, nous nous retrouvons aux côtés de Corinne et de Latifah, qui fort heureusement ne réalisent pas qu'une bonne partie de nos churros a disparu en moins d'une seconde.


Mercredi 14 décembre 2011

À la télé, au cours du journal de 20 heures, je tombe sur un reportage consacré aux dérèglements climatiques qui ont eu lieu récemment un peu partout dans le monde.
Après une petite phrase d'introduction, le présentateur laisse la parole à un envoyé spécial : « Mais il n'y a pas que les tempêtes et les tsunamis : Ici à Inaba, une petite ville rurale du Japon dont la spécialité est le steak, un épais brouillard recouvre la région depuis plusieurs semaines et refuse de s'en aller. Un phénomène qui inquiète beaucoup la population locale. Nous sommes allés interroger quelques habitants... »
Un homme d'une trentaine d'années : « Avant on avait droit à un peu de brouillard matinal lorsqu'il avait plu pendant plusieurs jours, et c'était tout ; mais ces derniers mois on a remarqué que le brouillard mettait de plus en plus de temps à se dissiper ; et depuis les dernières pluies fin novembre, on n'a plus vu les rayons du soleil une seule fois ! » 
L'envoyé spécial, en voix off : « Un phénomène dû à l'effet de serre ? Tout le monde ne semble pas convaincu... »
Un vieillard ronchon : « Pfff, c'est des conneries tout ça ! Vous voulez savoir la vérité ? Tout ça c'est d'la faute à *BIIIIIP*, j'vous l'dis, moi ! (malgré le bipage sur le voice-over, on entend clairement le vieillard dire "Junes" en japonais)
Depuis que le centre commercial a ouvert, les petits commerces ferment les uns après les autres, tout est de sa faute ! Je s'rais pas surpris si *BIIIIIP* était aussi impliqué dans tous ces meurtres ! » 
« La ville a en effet été le théâtre cette année de trois meurtres en série qui ont tenu les habitants d'Inaba en haleine pendant plusieurs mois ; un suspect a récemment été appréhendé et est actuellement hospitalisé sous surveillance policière. Mais cette affaire a fortement marqué la région, et l'étrange brouillard qui recouvre actuellement Inaba ne fait qu'accentuer le stress de ses habitants. »
Une femme d'une quarantaine d'années : « Moi je vois de plus en plus de personnes dans mon voisinage tomber malades ces temps-ci. Des rumeurs vont jusqu'à prétendre que le brouillard est empoisonné ! » 
Le directeur de l'hôpital : « Nous avons fait venir des experts pour analyser l'air de la ville, et ils n'ont rien décelé d'anormal. Ne cédons pas à la psychose, les malaises sont simplement dus à un manque de vitamine D, et pour certains patients, ça me semble être purement psychosomatique ! » 
« Des paroles qui se veulent rassurantes, mais qui ne semblent pas calmer pour autant les inquiétudes de la population : Dernièrement, les ventes de masques à gaz ont explosé à Inaba. »
Le reportage montre plusieurs habitants se promener dans la ville avec un masque.
Un jeune homme masqué, complètement hystérique : « Les Mayas se sont trompés d'une année, la fin du monde est pour bientôt ! Nous sommes tous condamnés !!! »
Retour sur l'envoyé spécial, qui conclut : « Alors, le brouillard d'Inaba, conséquence de l'activité humaine ou simple caprice de Mère Nature ? Seul l'avenir nous le dira... Mais en attendant, restez couverts ! »
Il enfile alors lui aussi un masque à gaz, et c'est sur cette image que le reportage se termine.


Vendredi 23 décembre 2011

Cela fait déjà une semaine que les vacances ont commencé !
Mes parents et moi partons pour la Bretagne afin d'y retrouver de la famille et passer Noël avec eux.


Dimanche 25 décembre 2011

La nuit de Noël a été très froide : À Toulouse, deux SDF ont été retrouvés morts d'hypothermie au petit matin.


Mardi 27 décembre 2011

Je suis rentré de Bretagne la veille.
En début d'après-midi, je reçois un coup de fil de Jean-Michel qui m'apprend que le capitaine de l'équipe de foot du lycée lui a demandé de me convaincre de rejoindre le club.
L'insistance de ce type commence à m'agacer !
Je réponds à JM que je ne suis pas intéressé, qu'entre les études et le groupe je n'ai pas le temps pour ça, et que de toute façon je n'aime pas le foot. J'ai l'impression qu'il m'a cru. Même si en fait c'est un mensonge...
Il va quand même falloir que je m'explique avec le footballeur pour qu'il arrête une bonne fois pour toute de me harceler !

Plus tard dans l'après-midi je fais un tour en ville et tombe sur Maud, une camarade de fac de Julia que j'avais vue à sa soirée d'anniversaire ; je réalise qu'en fait je l'avais déjà rencontrée avant, elle était venue à mon premier concert !
Nous discutons un peu, et j'établis avec elle le Lien Social de la Force.

Pendant ce temps :
  • Adonis chatte sur le net avec Ethan, qui est toujours au Japon ; cette conversation a pour effet de maximiser le Lien Social qui les unit ! Puis Adonis passe la soirée à bosser sur son prochain livre.
  • Après m'avoir passé un coup de fil, Jean-Michel sort et tombe nez-à-nez avec Jackson, avec qui il discute un petit moment ; JM émet des doutes sur les compétences d'Adonis en tant que professeur, mais comme à son habitude Jackson couvre son mentor de louanges.
  • Julia passe son après-midi à peindre ; en soirée, elle rencontre Thomas et évoque avec lui les fêtes de fin d'année ; alors qu'elle lui demande s'il a passé Noël en famille, mon bassiste se contente de marmonner sa réponse et change rapidement de sujet (je n'ai pas dit à Julia que le père de Thomas était en prison et qu'ils étaient en froid).

Mercredi 28 décembre 2011

Pierre étant parti en vacances, pas de répétition aujourd'hui.
Je chatte avec Samir dans l'après-midi ; ça fait plaisir de voir qu'il va bien, après toutes ces semaines d'inquiétude.

Le soir j'invite Adonis chez moi pour régler les derniers détails de la soirée d'anniversaire de sa femme, qui aura lieu le 7 janvier. Il m'apprend qu'il en a justement un peu parlé avec Thomas, qu'il a croisé quelques heures plus tôt. Et au cours de la discussion, un évènement inattendu se produit :
FLASH - CLING - Arcane de la Lune !
« Je suis toi... et Tu es moi... 
Le Lien que tu as développé est finalement arrivé à maturité, et rien ne pourra le briser désormais. 
Le Pouvoir profond de l'Arcane de la Lune a été libéré. Nous t'accordons le pouvoir de créer Sandalphon, la forme ultime de l'Arcane de la Lune... »
Au même moment Adonis maximise son Lien Social de la Mort, ce qui lui permettra de créer Thanatos s'il demande à Igor de fusionner les Personas adéquates.

De leur côté :
  • Jean-Michel passe l'après-midi avec Yan (qui, pour une fois, est habillé !) ; il apprend que ce dernier vient de se faire larguer par son mec. Mais, comme à son habitude, le plombier tourne la situation en dérision et prétend ne pas être affecté plus que ça par la rupture. Puis dans la soirée JM rencontre l'éditeur d'Adonis, Aymé ; ce dernier se montre intéressé par les talents de peintre de Jean-Michel, il est justement en recherche d'illustrateurs pour réaliser les couvertures d'une nouvelle série de romans fantastiques ayant pour thème les dragons.
  • Julia chatte avec Ethan et l'interroge sur son séjour au Japon et l'avancée des négociations ; il lui apprend que la présidente de la compagnie avec qui il est en train de traiter possède une main de fer en dépit de son jeune âge.

Jeudi 29 décembre 2011

Nous recevons un texto de Lisbeth qui nous informe qu'il y a une nouvelle victime dans le Monde des Ombres ! Elle est surprise que l'on ne soit pas venus vérifier plus tôt si de nouveaux donjons étaient apparus, étant donné que la Nouvelle Lune a eu lieu samedi dernier (la nuit du Réveillon de Noël).

Une nouvelle victime ?! Pourtant aucune disparition récente n'a été relayée par les médias...

Je m'en veux un peu d'avoir négligé ma mission ; même si j'étais en Bretagne le soir de l'enlèvement, j'aurais dû penser à vérifier l'autre Monde un fois rentré à Toulouse ! Je me suis laissé distraire par les fêtes de fin d'année...
Heureusement pour la victime, on a encore une bonne dizaine de jours devant nous. Mais hors de question de laisser traîner : La mission de sauvetage aura lieu ce soir !

samedi 14 juin 2014

Le sauvetage de Keewy

Mardi 29 novembre 2011

Au lycée, Latifah m'apprend qu'elle a eu des nouvelles de Samir : Elle ne sait pas où il se trouve, mais visiblement notre ancien camarade va bien. Cela confirme ce que je pensais : Samir n'est pas dans le Monde des Ombres.

En fin d'après-midi je reçois un e-mail d'Ethan : Bien qu'il soit toujours au Canada, il a suivi de près l'actualité régionale et nous annonce que, selon lui, il y a de grandes chances pour que la nouvelle victime soit Keewy (merci Captain Obvious, on n'avait pas deviné ça tous seuls ! -_- ) ; il regrette de ne pas être à nos côtés pour la mission de sauvetage et nous souhaite bonne chance.
Peu après je reçois la réponse qu'Adonis a rédigée suite au message d'Ethan : Il l'informe brièvement des derniers évènements et lui demande de nous ramener du sirop d'érable quand il retournera en France.

Julia est encore trop fatiguée suite à l'évolution de sa Persona pour retourner dans l'autre monde ce soir ; nous décidons de remettre ça au lendemain.


Mercredi 30 novembre 2011

Comme on s'en doutait, le donjon du Verseau est bien celui de Keewy : Les murs sont tapissés de posters à l'effigie de ce dernier !
Les dalles qui constituent le sol sont, quant à elles, ornées d'étoiles à cinq branches dorées et évoquent le Walk of Fame d'Hollywood Boulevard.

Je me dévoue une nouvelle fois pour endosser le rôle de Guide ; mes compagnons prennent place dans l'ascenseur de forme cylindrique qui se tient devant nous, et montent à l'étage suivant.
Après quelques combats contre des Ombres peu coriaces, ils atteignent le deuxième étage ; je ressens alors la présence de trois adversaires un peu plus puissants au-dessus d'eux et en informe mes amis.

Les gardiens du troisième étage s'avèrent être un trio d'Amphores géantes portant le masque de l'Étoile.
Julia parvient à en charmer deux sur trois à l'aide de sa Persona Lilim, ce qui fait que pendant un temps elles utilisent leurs pouvoirs pour soigner mes coéquipiers au lieu de les attaquer ; la troisième en revanche, toujours maîtresse de ses actions, déverse un liquide toxique sur mes amis. Heureusement Adonis neutralise les effets du poison grâce à la capacité Salut de sa Persona Sandalphon.
Au bout de quelques minutes mes alliés finissent par triompher de leurs adversaires, mais au cours du combat Adonis et Jean-Michel ont de nouveau été empoisonnés. Je leur propose d'activer le téléporteur de cet étage afin de me rejoindre à l'entrée pour que je les soigne : Il est préférable qu'ils économisent leurs forces pour les étages suivants plutôt que de dépenser leur énergie en capacités de soin, étant donné que de mon côté je suis en mesure de les soigner. J'utilise donc la capacité Posumudi de ma Persona Sarasvati pour neutraliser le poison, et la capacité Dia de Omoikane pour guérir leurs blessures.

Une fois rétablis, mes compagnons retournent au troisième étage à l'aide du téléporteur et montent dans l'ascenseur les conduisant au quatrième ; une fois sur place, ils constatent un changement dans le décor : Les posters à l'effigie de Keewy sont tous déchirés et recouverts de graffitis insultants ("loser", "pauvre tache", etc.) ; les étoiles au sol sont remplacées par des messages haineux dont la forme évoque des tweets (moins de 140 caractères, et terminés par le hashtag #keewyestunetache).
De mon côté je ressens une présence humaine à l'étage suivant : Keewy se trouve de toute évidence au cinquième !

Cette hypothèse se vérifie une dizaine de minutes plus tard, quand mes coéquipiers atteignent la salle centrale du dernier étage au milieu de laquelle se trouve l'ex-candidat de télé-réalité, emprisonné dans une colonne de lumière. Cette dernière disparaît à leur approche et Keewy ouvre alors les yeux : « Hein ? »
Il tourne la tête dans tous les sens, cherchant visiblement à comprendre quel est cet endroit et comment il s'est retrouvé là. Mais au lieu d'aborder mes compagnons pour leur demander des réponses, il semble les ignorer.

« Tu as peur de passer encore pour un idiot si tu leur demandes, hein ? »

Le double de Keewy surgit du fond de la pièce.

« À quoi ça te sert de faire semblant ? Tu ne pourras pas cacher bien longtemps le fait que tu n'as pas la moindre idée de l'endroit où tu te trouves ni de comment tu as fait pour te retrouver là. »

« Toi ?! Tu es... »

Il hésite ; le double attend la suite de sa phrase, un sourire mauvais aux lèvres : « Oui ? » 

« ...un sosie ? »

L'Ombre est décontenancée par la réponse de Keewy ; le jeune homme poursuit :
« Waoouh, un sosie ! C'est le signe que je suis une vraie célébrité maintenant, si des gens cherchent à m'imiter... Par contre il y a 2-3 trucs à revoir : Tout d'abord les yeux, c'est quoi ces lentilles dorées ?! Elles sont cool mais c'est pas du tout ressemblant ! Et puis la voix aussi, elle est toute bizarre et déformée, ça va pas ! »

Le double se reprend : « Je ne suis pas un imitateur, je suis Toi ! Je suis Keewy, l'idiot du village, celui qui se prend pour une star alors que ce n'est qu'un raté ! »

À ces mots, le vrai Keewy franchit en deux pas la distance le séparant de son double et lui colle une droite. « Ta gueule ! »
L'Ombre encaisse sans broncher, et reprend son monologue :
« Mais ce n'est pas de ma faute, c'est héréditaire, mon père aussi était un raté... Ah, tu n'as peut-être pas compris le mot "héréditaire", c'est peut-être un peu compliqué pour toi... Moi-même je ne suis pas sûr de ce que ça veut dire, je fais juste semblant pour ne pas passer pour un total crétin. Mais c'est pourtant ce que je suis, et donc c'est ce que tu es, vu que je suis toi ! »
« Tais-toi ! Je ne suis pas stupide ! Et puis d'abord, comment t'es au courant pour mon père ? »
« Parce que c'est le mien aussi... »
« Attends, ça veut dire que...... tu es mon frère jumeau ?! »
« Mais putain que tu es con !!! TU VOIS PAS QUE JE SUIS TOI ?!?!?!?!?! »

L'Ombre hurle ces derniers mots, laissant éclater sa fureur ; une aura sombre se forme autour d'elle, et des volutes noires émanant du sol convergent vers son corps : Elle est en train d'absorber les autres entités du donjon et se transforme progressivement en une créature gigantesque. Le vrai Keewy est repoussé par l'énergie négative qui émane de son double et se retrouve projeté aux pieds de mes amis, inconscient.

L'Ombre ressemble désormais à une version géante et sombre de Keewy, dont le bras droit aurait été remplacé par une amphore (qui fait énormément penser à un canon, un peu comme ce personnage de dessin animé japonais qui a un nom de serpent) ; il n'est vêtu que d'un string sur lequel est posé le masque de l'Étoile.

« Je suis une Ombre... Le vrai Moi... Il faut accepter le fait que nous soyons tous des ratés. Ne vous inquiétez pas, je vais abréger nos souffrances ! »


Mes camarades se lancent à l'assaut, mais curieusement l'Étoile reste immobile et encaisse les coups sans un mot ; c'est alors que je réalise que notre ennemi est en train de concentrer son énergie dans son bras-canon ! Je préviens mes compagnons du danger imminent, et Adonis a la présence d'esprit d'utiliser la capacité Makarakarn de Sandalphon : Protégés par un miroir magique, ils renvoient le puissant tir d'énergie élémentaire Vent et le retournent contre leur adversaire ! Malheureusement ce dernier, au lieu d'être blessé par sa propre attaque, absorbe cette dernière et soigne les blessures qui lui ont été infligées peu avant.
« Attention, il absorbe le Vent ! »

Au cours du combat nous finissons par découvrir qu'il est aussi immunisé contre la Glace et résistant face au Feu. L'Électricité en revanche semble efficace contre lui.
Dommage que je ne sois pas présent sur les lieux du combat, l'Électricité est justement l'élément de prédilection de ma Persona Franken !
Néanmoins mes coéquipiers se débrouillent très bien sans moi et parviennent à terrasser leur adversaire : Une fois vaincu, son corps gigantesque se désagrège et laisse derrière lui le double de Keewy, assis par terre en train de sangloter :
« Non, je veux pas finir comme Papa. Je veux pas être un raté... Snif... »

Le vrai Keewy a repris connaissance ; il se relève, se dirige vers son double, et se penche vers lui tout en posant sa main sur une de ses épaules : « Ne pleure pas. Moi aussi mon père était un raté : Il était alcoolique, et il a tout perdu : Ma mère, son travail, ses amis... Il est mort tout seul dans son coin quelques mois après le divorce. Je me suis fait la promesse de ne jamais finir comme lui, c'est pour ça que j'ai participé à "Coloc Story" : Pour devenir une star et être aimé ! Mais... »

Keewy marque une pause, comme s'il s'apprêtait à révéler un secret.

« En fait ça ne s'est pas très bien passé. Je voulais prouver à la France entière que je suis "quelqu'un", mais j'ai juste montré à tout le monde à quel point je suis nul ! J'ai toujours eu du mal à l'école, et les choses ont empiré quand mon père est parti. Du coup il m'arrive de dire de grosses bétises sur des sujets auxquels je ne comprends rien ! J'ai tellement honte de mon manque de culture que je préfère faire semblant de savoir les choses plutôt que d'avouer mon ignorance. Mais ça ne trompe personne, et c'est encore pire depuis que je suis passé à la télé : Tout le monde se moque de moi maintenant ! »

Des larmes coulent sur les joues de Keewy. Il les essuie avec sa main libre, l'autre étant toujours posée sur l'épaule de son double.
« Mais je ne vais pas me laisser abattre ! Je suis jeune, je peux encore m'améliorer : Je suis sûr que j'arriverai un jour à être connu pour de bonnes raisons, et non pas parce que je suis le candidat de télé-réalité le plus stupide de France ! Alors toi aussi tu peux y arriver, ne perds pas espoir ! »

Le double lève les yeux vers Keewy et leurs regards se croisent. L'original lui sourit.
« C'est quand même marrant que tu me ressembles à ce point... Je veux dire, physiquement, et puis tes problèmes avec ton père...
Je vais dire quelque chose de stupide, mais... c'est un peu comme si tu étais vraiment Moi ! Enfin bon, ce genre de truc est impossible, pas vrai ? »
« Oui, genre, une sorte de double maléfique... Ça serait complètement dingue ! » lui répond son double en souriant, avant de se transformer en particules de lumière blanche et de ne faire plus qu'un avec l'original ; Keewy perd alors connaissance à nouveau.

Mission accomplie ! On a une nouvelle fois déjoué les plans du Romain, il n'y aura pas de sacrifice ce mois-ci !

Il est temps de rentrer. Adonis porte Keewy sur son dos jusqu'au mur de lumière situé dans le parking souterrain. Une fois de retour dans le métro, nous constatons que le jeune homme n'est pas avec nous, comme c'était le cas avec Marc Donnadieu. Nous nous rendons donc place du Capitole pour nous assurer que Keewy est bien revenu dans notre monde, et retrouvons l'ex-candidat de télé-réalité entouré de passants qui lui demandent des autographes et cherchent à être pris en photo avec lui.

Son regard se pose à un moment sur notre groupe mais il ne semble pas nous reconnaître (en ce qui me concerne c'est normal vu que je n'étais pas présent lors de la confrontation avec son double) ; visiblement il ne se souvient de rien.

Je surprends la conversation de passants moqueurs qui racontent comment Keewy s'est vautré lamentablement durant la coupure de courant et s'est retrouvé affalé par terre lorsque la lumière est revenue ; évidemment, ce n'est pas comme ça que les choses se sont passées, Keewy n'était pas là au moment où la lumière s'est éteinte... Mais c'est une bonne chose que personne ne se soit rendu compte de son apparition aussi soudaine que surnaturelle, et que l'esprit rationnel de certains (conjugué à leur mépris pour le personnage) ait fini par donner naissance à cette anecdote alors que personne n'a réellement assisté à la chute.