Au quatrième étage nous affrontons un groupe d'Ombres un peu plus coriace, un trio de femmes assises en position de méditation sur des pyramides inversées flottant dans les airs.
Le sixième étage consiste en un long couloir débouchant sur une salle unique dans laquelle se trouve l'escalier qui nous conduira au septième ; alors que nous traversons la pièce, nous entendons une voix derrière nous, une voix enfantine et distordue : « Des créatures fantastiques, de la magie, et maintenant un château-fort ! Et tout cela est réel ! C'est pas génial ?! »
Nous nous retournons : Au centre de la pièce se trouve un enfant masqué. Il porte un bermuda, une chemisette débraillée et une cravate desserrée. Nous le reconnaissons immédiatement : Il fait partie du groupe de 6 que nous avons croisé à deux reprises dans ce Monde !
Mais cette fois il est seul.
« Ce monde est fascinant. J'y vis des aventures formidables. Pourquoi est-ce que je devrais retourner dans mon monde ? Parce que c'est le "vrai" monde ? Pfff !
Si je décide que le vrai monde c'est ici, je n'aurai plus jamais à me poser la question... la fameuse question... "Est-ce que ce qui m'arrive est bien réel ?" Ici, même les choses les plus invraisemblables sont réelles !!! C'est tellement cool ! »
Il s'arrête un instant de parler et nous fixe du regard, à l'affût d'une réaction de notre part.
« Cette rencontre aussi est réelle, Adonis. Tu ne sembles pas m'avoir reconnu... Attends, je vais te donner un indice... »
L'enfant retire son masque ; d'un geste de la main, il rabat ses cheveux noir de telle sorte qu'ils dissimulent un de ses yeux dorés.
La ressemblance est frappante : On dirait une version enfant d'Adonis !
Alors que nous sommes tous sous le choc de cette révélation, les choses prennent une tournure encore plus dingue et embarrassante :
« Être adulte, ça craint ! Je me suis marié trop jeune, je suis devenu père trop tôt.. Je me rends compte que je n'ai pas suffisamment profité de ma jeunesse ! Et maintenant tout le monde s'attend à ce que je rentre dans le rang, à ce que je laisse derrière moi ces mondes imaginaires qui me faisaient tant rêver quand j'étais enfant. C'est pour ça que j'apprécie tellement votre compagnie : À vos côtés j'ai l'impression de retrouver une seconde jeunesse !
Pas vrai, Adonis ? Bien sûr que si : Après tout, je suis Toi !
Toutes tes pensées, tous tes secrets, je les connais, vu que je suis Toi ! »
Qu'est-ce qui se passe ici ?! Ce gamin est-il réellement en train de nous dévoiler les pensées secrètes d'Adonis ?
« Depuis quand es-tu dans ce monde ? Et comment es-tu arrivé là ? »
À la surprise générale, Adonis semble totalement ignorer tout ce que vient de révéler son double et essaie de lui soutirer quelques informations (à moins qu'il ne soit juste en train d'essayer de changer de sujet).
L'Ombre semble déçue qu'Adonis n'entre pas dans son petit jeu ; après un long silence, elle se décide à parler : « Tu veux vraiment le savoir ? Très bien, je vais te le dire ; après tout, que vous soyez au courant ou non ne changera pas grand chose. Je... »
Elle est aussi sec interrompue par l'impact d'une boule d'énergie qui vient de traverser la pièce !
L'Homme en tenue romaine est là !!!
Depuis l'entrée du donjon, Samir est complètement paniqué : « Comment est-ce possible ? Je n'avais pas senti sa présence jusqu'à maintenant ! »
Conséquence de l'impact avec la boule d'énergie, une aura sombre se forme autour du faux Adonis et des volutes noires émanant du sol convergent vers son corps. Il se transforme progressivement et finit par prendre l'apparence d'un robot géant surmonté de serpents mécaniques ; néanmoins sa forme ronde et ses couleurs criardes lui donnent plutôt l'aspect d'un jouet pour enfant. En y regardant de plus près, je remarque une légère ressemblance entre cette Ombre et la tête de Tisiphone, la Persona originelle d'Adonis.
Sans dire un mot, le "Romain Masqué" disparait aussi vite qu'il est venu, nous laissant seuls avec cette créature.
« Je suis une Ombre... Le vrai Moi... Fuyons ensemble la réalité, laissez-moi vous guider vers l'Au-delà... Pour cela il vous suffit juste de mourir ! »
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