dimanche 24 mai 2015

Le donjon de la Balance, suite

Mes camarades poursuivent leur exploration du premier étage du donjon et tentent régulièrement de négocier avec les Ombres quand l'occasion se présente, avec pour chacun des résultats très différents : Si Jean-Michel parvient sans trop de mal à s'attirer les faveurs des créatures avec lesquelles il a établi un contact, Adonis et ses jeux de mots pourris sont loin de faire l'unanimité parmi les Ombres ; quant à Julia, malgré quelques négociations fructueuses, elle estime que les bénéfices de cette activité sont bien trop maigres au vu du temps et des efforts fournis : Elle préfère encore bourriner à coup de grosses attaques magiques !

Après quelques combats et détours dans les couloirs du donjon, l'escalier menant au deuxième étage est enfin en vue ; contrairement au précédent, cet escalier de pierres blanches est orné de part et d'autre de roses rouges.
Une fois le deuxième étage atteint, mes compagnons d'armes sont tous les trois pris de vertiges et se sentent légèrement affaiblis. Il ne me faut pas longtemps pour trouver l'origine de ce malaise : Le parfum des roses est toxique !
Heureusement mes camarades sont malgré tout en état de poursuivre la traque d'Alain Drachon, et après une courte pause se lancent dans l'exploration de ce nouvel étage.

Face à un groupe de Sables (des sabliers mesurant plus d'un mètre de haut, dotés de bras et de jambes, et entourés d'un anneau géant muni de lames en lévitation autour de leur taille), Adonis tente à nouveau de négocier par le biais de l'humour (malgré les résultats catastrophiques de ses précédents essais) :
« Eh, les Sables, vous avez un grain ? Ne bougez pas : Vous n'êtes pas des sables mouvants ! »
« Grrr, tes jeux de mots sont nuls : On va te couper la langue pour te faire taire ! »
« Bon, je vois que ça ne sert à rien de discuter avec vous, je vais plutôt employer la manière forte ! »
On sent dans la violence des attaques que porte Adonis à quel point il est vexé que son humour soit à ce point incompris ; une fois ses adversaires désintégrés, il prend la résolution de ne plus perdre son temps à négocier avec les Ombres désormais.

Après avoir failli se faire repérer par le Faucheur qui rôdait dans les environs, mes amis finissent par trouver l'escalier menant à l'étage suivant ; bien décidée à ne pas se faire avoir une nouvelle fois par les roses empoisonnées, Julia utilise les pouvoirs de sa Persona pour incinérer les fleurs toxiques : Une fois le piège éliminé, la petite équipe gravit sereinement les marches et atteint le troisième étage sans encombre. Là, mes camarades sont confrontés au gardien du milieu de donjon : Une balance géante capable de lancer simultanément deux sorts d'éléments opposés (Feu et Glace, ou bien Vent et Électricité).

À partir du quatrième étage, l'aspect du donjon change légèrement : Les massifs de ronces sont désormais fleuris de roses rouges (aussi toxiques que celles qui ornent les bords des escaliers), et les statues de divinités ne représentent plus qu'une seule personne : Le Romain !

Même s'il n'y a plus guère que Jean-Michel pour négocier avec les Ombres, cela ne nous empêche pas de continuer à entendre leurs pensées, qui expriment généralement des doutes, des regrets, ou des envies de changement (« Je devrais peut-être me montrer moins autoritaire, ça améliorerait l'ambiance au boulot... », « J'aimerais tant changer de vie, quitter ce job de merde et repartir à zéro... Mais c'est impossible, je suis père de famille maintenant, j'ai des responsabilités ! », « Est-ce que c'est vraiment la femme de ma vie ? Je n'en suis plus aussi sûr... ») ; néanmoins certaines sont assez déplaisantes, voire font même carrément froid dans le dos (« Je ne le supporte plus, j'ai envie de le frapper à mort avec une batte de baseball ! »). Julia a même été particulièrement choquée quand elle a entendu une de ces créatures dire « C'est une amie d'enfance, certes... Mais j'ai tellement honte d'elle ! Il faut absolument que je coupe les ponts avec elle ! » !

Mes compagnons d'armes finissent par atteindre l'escalier menant au dernier étage ; contrairement aux précédents, les roses qui l'entourent ne sont pas rouges, mais noires.
« C'est sûrement encore un piège, dans le doute on n'a qu'à les brûler elles aussi ! »
Mais les choses ne se passent pas aussi facilement que d'habitude : Ces roses réfléchissent les attaques magiques, qui se retournent alors contre la personne qui a lancé le sort (et ce, quel que soit l'élément utilisé) ! Et la force brute ne donne pas de meilleurs résultats : Une fois coupées, les fleurs se régénèrent !

Face à l'impossibilité de détruire ces roses noires, mes amis décident malgré tout de gravir les marches, quand bien même les fleurs seraient elles aussi empoisonnées. Heureusement pour eux, ce n'est pas le cas : Après leur passage, les roses se mettent à fondre en une substance visqueuse noirâtre, formant une flaque sombre sur les marches de pierres blanches d'où émergent une à une des Māyās.
J'avertis aussitôt mes compagnons, qui se retournent et se préparent à affronter la nuée d'Ombres qui vient de se former dans leur dos.
« Attendez ! C'est bizarre, je ne sens aucune agressivité chez elles... J'ai l'impression qu'elles sont juste là pour vous empêcher de rebrousser chemin. Vous pouvez continuer à monter, je vous préviendrai si jamais elles changent de comportement... »
Rassurés, mes amis poursuivent leur ascension ; derrière eux, une armée silencieuse et immobile occupe désormais toutes les marches qu'ils ont précédemment foulées.

La structure du dernier étage est des plus classique, à savoir un couloir menant à une salle centrale.
Après avoir avancé de quelques mètres dans le couloir, mes camarades sont suivis par le large groupe de Māyās qui s'est formé sur l'escalier ; je ne sens toujours aucune agressivité de la part de ces Ombres, qui se déplacent lentement et se tiennent à une distance raisonnable de mes coéquipiers.
Peut-être qu'elles ne sont pas là pour leur bloquer le passage - ou, en tout cas, pas uniquement pour ça -, peut-être qu'en réalité elles veulent assister à la confrontation avec leur maître ? En tout cas je pense que la transformation des roses en Ombre à laquelle nous venons d'assister est similaire à celle qui a eu lieu lors de chaque enlèvement...

Je suis brusquement tiré de mes pensées : Mes amis viennent de pénétrer dans la salle centrale !
Et, comme prévu, Alain Drachon est à l'intérieur...

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